Le jeune Lunellois radicalisé arrêté à Carcassonne, suspecté de préparer une attaque contre des touristes étrangers, va être présenté à un juge d'instruction parisien vendredi en vue d'une éventuelle mise en examen. Il est âgé de 22 ans.
Décrit comme fragile psychologiquement et suivi par les services antiterroristes, le suspect a été arrêté lundi soir en gare de Carcassonne, soupçonné d'avoir voulu commettre "une action violente" imminente contre des touristes américains et russes, selon une source judiciaire. Il était en possession d'un couteau et d'une machette.
Selon l'avocat Jocelyn Momasso Momasso, qui l'a assisté au début de sa garde à vue, "il a expliqué que ses motivations étaient essentiellement liées à la politique internationale", et qu'il voulait "venger les frères" victimes selon lui des frappes de la coalition internationale en Syrie.
Un jeune homme de Lunel, âgé de 22 ans, fiché S
Jossuam, de son prénom de naissance, se faisait appeler "Youssef" depuis sa conversion à l'Islam en 2014. Dépeint comme très discret par son entourage, le jeune homme vivait dans le coeur de Lisle-sur-Tarn, dans un immeuble destiné généralement aux repris de justice.
Surveillé par les services de police, la préfecture de Haute-Garonne aurait alerté à plusieurs reprises sur les manquements de l'assignation à résidence dont le suspect faisait l'objet.
Une information judiciaire a été ouverte pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" par le parquet de Paris, qui a requis son placement en détention provisoire.
La gendarmerie qui a perquisitionné son domicile, aurait trouvé au moins 1 fusil, 1 pistolet et plusieurs téléphones portables.
Voici le témoignage d'une de ses voisines :
Ne pouvant aller en Syrie, il décide d'agir et de passer à l'acte sur place
Au cours des quatre jours de garde à vue, il a dit aux enquêteurs qu'"il avait passé beaucoup de temps à regarder des vidéos du groupe État islamique et des sites jihadistes, et s'est dit fasciné", a rapporté la source.
Selon ses déclarations, le jeune homme envisageait de "se rendre en Syrie", mais faute d'"avoir pu financer son départ", il a alors opté pour "un plan alternatif", décidant de "passer à l'acte" sur le sol français, "au nom du djihad armé".
Des investigations à venir à Lunel
Lors des investigations à venir, les enquêteurs s'intéresseront notamment à son enfance et adolescence passées à Lunel, petite ville de l'Hérault qui a connu en 2014 le départ d'une vingtaine de jeunes en Syrie.