Surpopulation carcérale : un référé liberté "stop écrou" déposé au tribunal, ce recours vise à arrêter les incarcérations à la prison de Carcassonne

Plusieurs associations ont réclamé cette semaine en justice l'imposition d'un "stop écrou" à la prison de Carcassonne. Une mesure indispensable selon elles, afin que cet établissement, le plus surpeuplé de France, n'accueille provisoirement plus de nouveaux détenus. Décision du tribunal administratif de Montpellier, ce vendredi 26 juillet.

En France, la surpopulation carcérale bat des records et la médaille d'or revient à la maison d'arrêt de Carcassonne a affirmé lors d'une audience devant le tribunal administratif de Montpellier Me Hilème Kombila.

Un référé liberté devant le tribunal administratif

Elle intervenait au nom de la section française de l'Observatoire international des prisons, de l'association des avocats pénalistes, du Syndicat des avocats de France, du Conseil national des barreaux et de la Ligue des droits de l'homme.

Ces associations ont saisi la justice administrative d'un référé liberté, visant à pousser l'administration pénitentiaire à adopter une série de mesures urgentes pour mettre fin aux "traitements inhumains" qu'y subissent selon elles les détenus, a expliqué un autre de leurs avocats, Me Maxence Delchambre.

250% de taux d'occupation

Construite à la fin du XIXe siècle dans la vieille ville de Carcassonne, cette maison d'arrêt, d'une capacité de 60 places, accueille actuellement 157 détenus, soit un taux de surpopulation carcérale de plus de 250%, obligeant 25 d'entre eux à dormir sur des matelas posés à même le sol, selon les associations.

Outre la mise en place par la direction de la prison d'un dispositif de "stop écrou", qui aurait pour conséquence de réorienter provisoirement les futurs détenus vers d'autres établissements, les associations ont demandé au tribunal d'ordonner une trentaine de mesures d'urgence, telles que l'installation de ventilateurs et de réfrigérateurs en état de marche.

850 matelas au sol en Occitanie

Le directeur interrégional des services pénitentiaires de Toulouse, Stéphane Gély, a reconnu à l'audience que "nul ne peut contester la surpopulation" carcérale dans la région et à Carcassonne, citant le nombre de "850 matelas au sol dans les 17 établissements que compte l'Occitanie".

Selon les statistiques du ministère de la Justice, au 1er juin 2024, l'Occitanie était, comme en 2023, le plus mauvais élève de France en matière de surpopulation carcérale avec un taux d'occupation des cellules de 145,6%, devant Paris (138,4%) et une moyenne nationale de 126,2%.

Selon Stéphane Gély, des travaux de rénovation ont lieu dans les prisons dépendant de sa direction, notamment à Carcassonne, même si, a-t-il admis, les budgets alloués restent insuffisants.

Si le juge devait prononcer une mesure de "stop écrou", "on ferait appel", a-t-il assuré.

Le tribunal administratif de Montpellier rendra sa décision ce vendredi.

Pour le neuvième mois consécutif, la population carcérale en France a augmenté et atteint 77.880 détenus au 1er juin, pour 61.694 places opérationnelles dans les prisons. De fait, 3.322 détenus étaient contraints de dormir sur un matelas au sol.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité