Le long du Canal du Midi, où des milliers de platanes atteints du chancre coloré ont dû être abattus, la replantation d'autres essences s'avère délicate. Exemple dans l'Aude, à Ventenac-en-Minervois.
Ce mardi 9 avril 2019, c'est le jour de la visite de contrôle pour les expertes de Voies Navigables de France (VNF), à Ventenac-en-Minervois (Aude) : il s'agit pour elles d'évaluer l'état des jeunes arbres récemment plantés le long du Canal du Midi. Car depuis l'abattage de milliers de platanes pluricentenaires décimés par un champignon, le chancre coloré, la replantation d'autres essences s'avère délicate.
Consolider les berges
Les arbres plantés à Ventenac-en-Minervois sont principalement des chênes chevelus. Et si, aujourd'hui, tout bien pour ces jeunes plants, cela n'a pas toujours été le cas. Les 105 premiers chênes introduits n'ont pas sruvécu plus d'un an et ont dû être remplacés. Mais avant cela, il a fallu consolider les berges du Canal du Midi, comme l'explique Emilie Collet, chef du bureau Environnement/Paysage chez VNF :
Les platanes, avec leur système racinaire, présentaient des caractéristiques de tenue de berges qui étaient telles qu'ajourd'hui, quand on abat un arbre et que le système racinaire se dégrade, on est obligés de venir entièrement restaurer les berges.
Un saule sur l'antique place du Lavoir
Ensuite, chacun des 10.500 arbres replantés est suivi par géolocalisation. Et la population est très mobilisée pour assurer leur pérennité. Ainsi, à Ventenac-en-Minervois, où 570 platanes ont été abattus, dont celui, centenaire, de la place du Lavoir, le choc a laissé place à l'espoir. Un saule a remplacé le vieux platane malade et Christian Lapalu, le maire (PS) de la commune y voit comme un symbole pour les générations futures :
On met en place ce saule pour les enfants : ils le verront pousser année après année et ce sera pour eux le symbole du village, comme l'était le platane pour nous, à notre époque.
Des parrainages pour financer la replantation
Tout le long du Canal du Midi, des parrainages d'arbres ont été lancés. Ils financent jusqu'à 10% des coûts de replantation, pour que les 240 kilomètres de l'ouvrage, entre Sète et Toulouse, continuent à façonner les paysages, comme ils le font depuis 3 siècles. Voici le reportage de Thierry Will et Enrique Garibaldi.