La basilique Notre-Dame-de-Marceille, à Limoux, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Carcassonne dans l'Aude, abrite une exposition de crèches de Noël artisanales jusqu'à fin janvier, afin de mieux saisir la diversité d'un genre apparu au XIIIéme siècle en Italie.
Jusqu'à fin janvier prochain, la basilique Notre-Dame-de-Marceille, à Limoux (Aude), accueille une exposition de crèches artisanales, principalement visibles le week-end.
Qu'elles soient petites ou grandes, naïves ou réalistes, il y en a pour tous les goûts. Et même si les personnages principaux qui les composent sont les mêmes, aucune de ces crèches ne se ressemble vraiment.
"C'est vraiment très joli esthétiquement, commente Laurence, une visiteuse. Surtout qu'ils ont ajouté plein de petites choses, comme des fontaines. On n'a pas encore tout vu, mais il y a un vrai travail de recherche dans la conception de la crèche."
L'une des crèches mécaniques date de 1935. Elle vient de la région lyonnaise et comporte des personnages en cire. Une féerie qu'il a fallu monter avec minutie. "Celui-là ne fonctionnait pas, explique Angel Marin, président des amis de Notre-Dame-de-Marceille, en désignant un des personnages automatisés. Il ne se mettait pas à genoux et on a passé quatre heures dessus pour trouver ce qui ne fonctionnait pas. Il y a tout un mécanisme interne avec des cordes et des poulies, c'était un système compliqué pour l'époque."
Une féerie à la portée de tous
Depuis son apparition en Italie, chaque peuple a pu s'approprier sa propre crèche, l'acclimater à sa latitude et à son époque. L'une d'entre elles est même peuplée de poupées Barbie recyclées. "Celle-ci est particulièrement intéressante en termes de détournement, explique Gaël Favier, conservateur des musées du diocèse de Carcassonne et Narbonne, en saisissant un personnage noir, puisqu'il s'agit de la poupée Michael Jackson, qui devient Melchior, le roi mage."
Il y a évidemment la très classique crèche napolitaine, mais certaines sont plus modestes et touchent par leur humilité.
C'est à la portée de tous, une crèche peut être belle sans moyen.
Gaël Favier, conservateur des musées du diocèse de Carcassonne et Narbonne (Aude)
"Ce que je trouve extraordinaire, poursuit le conservateur, c'est qu'il y a une dévotion et chacun devient artiste en créant une crèche, ne serait-ce qu'à travers la disposition des personnages, les éléments ramenés de l'extérieur pour composer les différents éléments de décors."
Qu'on lui accorde ou non un sens sacré, la crèche offre aux yeux de tous le refuge de l'innocence.