C'est l'histoire d'un retour gagnant. Depuis une dizaine d'années, le vautour fauve niche à nouveau dans l'Aude. Les nids recensés sont de plus en plus nombreux. Une réussite pour la Ligue de protection des oiseaux qui s'est associée à de nombreux éleveurs pour mener à bien la réintroduction de ce grand rapace.
Le spectacle ne laisse jamais indifférent car les vols de vautours fauves sont impressionnants. Dans le ciel, ce grand rapace déploie 2,50 m d'envergure.
Ce matin de mai, une dizaine de vautours fauves dominent les cieux de Bugarach, commune du pays limouxin de 250 âmes. Et ils sont de plus en plus nombreux dans ce site audois préservé, point culminant du massif des Corbières.
110 couples au dernier recensement
Le nombre exact de vautours est difficile à établir précisément. Mais la population est désormais très importante.
En 2011, on avait deux nidifications, c'étaient les premières. Aujourd'hui, le comptage monte à 110 couples. C'est une bonne réussite.
Yves Roullaud, bénévole et ancien salarié de la Ligue de protection des oiseaux.
L'estimation est établie à partir du nombre de nids recensés.
"Faut avoir un peu l'oeil, pour repérer les nids dans les arbres mais avec les jumelles et le matériel, cela se fait bien et plutôt rapidement" explique Cécile en service civique à la Ligue de protection des oiseaux.
Pendant longtemps, ces vautours ne faisaient que transiter entre les grands causses et l'Espagne. L'équarrissage industriel, mis en place en 2006 chez nos voisins espagnols, a privé ces charognards d'une partie de leur nourriture.
Des zones de nourrissage
Pour les fixer dans l'Aude, la Ligue de protection des oiseaux a créé des endroits spécifiques pour les nourrir de carcasses d'animaux morts.
Ce site permet aux vautours de se nourrir en sécurité et d'avoir des places stables où ils trouvent de la nourriture régulièrement.
Anna Terras, chargée de mission à la Ligue de protection des oiseaux.
Associés à cette opération, 70 éleveurs y déposent leurs animaux morts naturellement sur des placettes. C'est plus économique, plus écologique qu'un service d'équarrissage.
"En 2023, cramer du pétrole pour transporter des cadavres d'animaux à travers l'Occitanie puis consommer encore de l'énergie pour les brûler, pour les incinérer, c'est un non-sens. Là, c'est une solution naturelle" conclue Mathieu Vaslin, éleveur de chèvres.
Plus rares à observer que le vautour fauve, le gypaète barbu et le vautour percnoptère nidifient eux aussi à nouveau dans l'Aude.