14 arrestations en France et en Roumanie après le démantèlement d'un réseau de proxénétisme

Un réseau de proxénètes qui exploitait la misère d'une centaine de jeunes roumaines pour les contraindre à se prostituer sur les routes du Languedoc-Roussillon a été démantelé par les gendarmes. Les opérations, en France, ont eu lieu dans le Biterrois et à Narbonne.


Au total 14 proxénètes présumés ont été interpellés vendredi en France et en Roumanie, ont déclaré lors d'un point de presse le procureur de Narbonne, David Charmatz, et le commandant de la section de recherches de Montpellier, le colonel Sylvain Noyau.
Neuf personnes, dont deux femmes, ont été arrêtées mardi, dont certaines dans des camps de roms de la région de Narbonne et de Béziers.


Huit d'entre elles ont été mises en examen et écrouées pour "proxénétisme et traite d'être humains en bande organisée" et la dernière était en cours de présentation dans l'après-midi.
Simultanément, 5 hommes soupçonnés d'avoir recruté les jeunes femmes dans la région de Satu Mari ont été interpellés en Roumanie. Ils se sont vu notifier des mandats d'arrêt européens et ont été incarcérés dans ce pays dans l'attente de demandes d'extradition.
Le réseau est soupçonné d'avoir contraint en deux ans une centaine de jeunes Roumaines à se prostituer en bordure de routes, essentiellement entre Narbonne et Béziers.

Les auteurs présumés des faits, comme les victimes, appartiennent pour la plupart à la communauté des gens du voyage.
L'enquête, menée par un juge d'instruction de Narbonne et confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Montpellier, appuyée par les gendarmes de l'Aude et de l'Hérault, a débuté en juin 2011.
"On s'est aperçu d'une prostitution importante de femmes exploitées par des proxénètes, qui les contrôlent et récupèrent parfois l'essentiel de leurs gains en usant de violence", a précisé le colonel Noyau.
Cela avait débouché sur une vague d'arrestations en mai 2012, qui avait abouti à l'incarcération de huit proxénètes présumés.

Deux catégories de femmes étaient approchées par les recruteurs, selon le procureur : "Celles qui se prostituaient déjà et qui voulaient gagner plus et celles qui pensaient faire tout autre chose".
Les proxénètes, quant à eux, usaient contre elles soit de violences physiques, soit, dans la plupart des cas, de violences psychologiques en exploitant leur situation misérable.
En France elles vivaient dans des conditions déplorables, dans des camps, sans électricité ou à plusieurs par chambre.
Elles étaient chaque jour une trentaine sur les bords des routes.

Il s'agit d'une population très mobile. Après la France, on retrouvait ces femmes en Espagne ou dans le nord de l'Europe, ce qui montre "une porosité entre les réseaux" dans les différente pays, a souligné M. Charmatz.

Pour l'opération en Roumanie, les gendarmes français ont reçu le concours des forces de police roumaines.
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