À la veille de l'acte IV du mouvement social et du quatrième samedi de mobilisation, les gilets jaunes de Sigean, près de Narbonne dans l'Aude, condamnent les violences mais maintiennent leurs revendications. Cela fait trois semaines qu'ils tiennent leur rond-point pour se faire entendre.
Quatrième samedi de mobilisation pour les "gilets jaunes", le 8 décembre. Partout en France, les manifestations s'annoncent tendues, comme lors des trois samedis précédents. En Occitanie, les préfectures des Pyrénées-Orientales, du Tarn et de la Haute-Garonne ont pris des mesures de sécurité concernant l'achat et le transport de produits dangereux.À Sigean, dans l'Aude, les gilets jaunes tiennent bon depuis trois semaines sur leur rond-point. S'ils craignent les violences et les dérives sécuritaires, ils ne sont pas prêt à laisser tomber pour autant.
Où va le mouvement ? Ce vendredi matin, beaucoup de retraités sont présents sur le rond-point. Leur nombre varie selon les heures, mais leur colère est toujours présente. Ils demandent plus de justice sociale, et se voient rester sur place jusqu'à obtenir satisfaction.
Leur revendications sont multiples, mais tous demandent une augmentation du pouvoir d'achat : suppression de la CSG, diminution du prix de l'essence, arrêt du gêle du smic et de l'indice des fonctionnaires... Tous attendent une prise de parole et de nouvelles annonces du chef de l'Etat, qui devrait s'exprimer en début de semaine, sans grand espoir.Emmanuel Macron se cache, il ne veut pas voir les gens qui sont en colère. Tout le monde est sorti des maisons, c'est la révolution ici. On y est depuis le premier jour, et on ne partira pas. Si il ne veut pas voir, il dégage !
► Notre reportage :
Des violences redoutées
Quant à l'escalade de violence, pas d'incidents à relever à Sigean. Mais samedi dernier, non-loin de là, les locaux du peloton autoroutier de la gendarmerie de Narbonne et ceux de la société d'autoroute ont été incendiés. Des dégradations condamnées par les manifestants, qui redoutent les rassemblements à Paris.On est tous très inquiets ici. On a été visité par des gens des villes aux alentours qui nous disent qu'on brûle tout. Non. Ici, on a la maîtrise du site. Il y aura des violences, on le sait, mais nous on est pas d'accord avec ça. Nous on est inquiets par rapport à Paris, mais ici, on filtre tranquille, on restera toujours sans violence.
L'ultra trail de Montpellier annulé
L'ultra-trail de Montpellier, qui devait se dérouler samedi soir et auquel 2000 personnes étaient inscrites, a été annulé par la préfecture de l'Hérault, également pour des raisons de sécurité. "Les manifestations prévues ce samedi ne permettent pas de garantir la sécurité de l'événement" écrivent les organisateurs sur leur page Facebook. La date de report n'a pas été annoncée.Côté foot, PSG-Montpellier et Nîmes-Nantes ont également été reportés ce week-end, par mesure de sécurité. En tout, plus de la moitié de la 17e journée de L1 devra être reprogrammée sur un calendrier déjà surchargé.