Avec un déficit estimé entre 300.000 et 700.000 euros, le Racing Club Narbonne Méditerranée a subi les foudres les foudres du Conseil supérieur de la Direction nationale d'aide au contrôle de gestion (DNACG), le gendarme financier cogéré par la Ligue (LNR) et la Fédération française (FFR).
Biarritz, Bourgoin et Narbonne, trois bastions historiques du rugby français, ont engagé une course contre la montre pour assurer leur avenir après avoir été rétrogradés vendredi en Fédérale 1 (3e division) en raison de leur mauvaise santé financière.
Au-delà des sommes mirifiques versées d'un appel d'offres à l'autre par les diffuseurs du rugby en France, il semble donc que la pérennité de plusieurs clubs professionnels est loin d'être assurée.
Réputés pour leurs difficultés chroniques, Biarritz, Bourgoin et Narbonne ont donc subi vendredi les foudres du Conseil supérieur de la Direction nationale
d'aide au contrôle de gestion (DNACG), le gendarme financier cogéré par la Ligue (LNR) et la Fédération française (FFR).
En envoyant ces trois clubs emblématiques se refaire une santé hors des deux divisions professionnelles, la DNACG réaffirme ainsi sa volonté de faire le ménage au sein de modèles économiques bancals.
Il faudra toutefois attendre le verdict des prochaines procédures, puisque le trio dispose "d'un délai de 10 jours pour faire appel de cette décision auprès de la Commission d'appel spécialisée en matière financière de la FFR", rappelle la LNR. "Ce délai commencera à courir à compter de la notification aux clubs de l'intégralité de la décision motivée", ajoute l'instance.
Rassurant, le Biarritz Olympique avait précédé de quelques minutes le communiqué de la LNR en soulignant sur son site internet avoir "appréhendé ce problème depuis longtemps". Le BO "travaille activement à la régularisation de la situation sachant qu'une grosse partie de la solution provient d'un problème juridique plus que financier sur lequel nous ne désirons pas nous exprimer pour le moment", a écrit le club cinq fois champion de France, dont la dernière fois en 2006. Relégué en Pro D2 en 2014, le club de coeur du vice-président de la FFR Serge Blanco a plusieurs fois été remis à flot par du mécénat, principalement celui de l'ancien patron de Capgemini Serge Kampf récemment décédé. Ce qui n'a pas empêché les retards de versement de salaires de se poursuivre cette saison.
Suspense sur la Pro D2
De son côté, Bourgoin a d'ores et déjà annoncé son intention de faire appel, par la voix du directeur sportif Camille Levast. "La DNACG veut plus de garanties, c'est à nous de faire les efforts nécessaires pour satisfaire à ses exigences. Nous devons corriger le tir le plus tôt possible et nous allons le faire", a-t-il assuré.Comme le BO, le CSBJ évolue depuis plusieurs années sur le fil du rasoir. Le club avait déposé le bilan et avait été mis en liquidation judiciaire en août 2012, ce qui avait déjà entraîné sa rétrogradation en Fédérale 1. Remonté en Pro D2 en 2013, il est cependant depuis régulièrement dans le viseur de la DNACG.
Enfin, Narbonne, qui est détenu en majorité par un ancien international australien, Rocky Elsom, est traversé cette saison par un important
conflit entre ses secteurs amateur et professionnel. Après des négociations avortées avec un fonds d'investissement qatari, le club aurait du mal à boucler son budget: selon les sources, le déficit se chiffrerait entre 300.000 et 700.000 euros.
Reste à évaluer les conséquences de la rétrogradation de ces trois clubs sur la composition de la Pro D2 la saison prochaine, sachant que Tarbes a déjà été sanctionné d'une rétrogradation administrative, également pour motifs financiers.
Relégué sportivement à l'issue de cette saison, le club de Provence Rugby pourrait donc sauver sa peau selon les règlements généraux de la LNR.
Mais deux places seraient encore à prendre: cela profitera-t-il aux deux demi-finalistes malheureux de Fédérale 1, Massy et Bourg-en-Bresse? Les documents officiels de la Fédération française ne prévoient rien dans ce cas de figure et ceux de la LNR restent très flous.