Cinq jeunes majeurs seront jugés le 29 juillet pour avoir fait irruption dans un centre des impôts de Narbonne, dans l'Aude et l'avoir maculé de leurs excréments. Une opération et des préparatifs filmés puis postés sur internet, en vue de faire du buzz.
Cette action doit plus à la personnalité troublée de son meneur et à sa soif de notoriété qu'au ras-le-bol fiscal, a souligné David Charmatz, le procureur de la république. L'instigateur devrait ainsi faire l'objet d'une obligation de soins d'ici à son procès. Les suspects, qui ont reconnu les faits depuis leur interpellation mardi, ont grandement facilité la tâche des enquêteurs en diffusant sur internet une vidéo retraçant leur action du 27 mai.
Âgés d'une vingtaine d'années à l'exception de l'un d'eux plus âgé (35 ans), ils s'étaient filmés à visage découvert en train de déféquer à tour de rôle dans un seau avant d'aller projeter leurs excréments sur la façade et dans les locaux du centre des finances.
"Les impôts veulent nous ch... dessus tous les jours et on leur a montré que le peuple se laisse pas faire", déclarait l'instigateur de l'action, face caméra, avant d'inviter ses comparses à exécuter une "quenelle" chère à l'humoriste controversé Dieudonné.
Le procureur de Narbonne explique que le jeune homme à la personnalité fragile a reconnu pendant sa garde à vue que la quête de notoriété était sa véritable motivation.
"Les cinq individus ne sont motivés par aucune revendication particulière sauf le souci de l'un d'entre eux de faire du buzz sur les réseaux sociaux", déclare le magistrat. "Après un moment de célébrité, il est tombé dans l'oubli et a cherché à reconquérir ses parts de marché", ajoute-t-il.
Le jeune homme était apparu, début 2012 sur TF1, dans une émission où il affirmait se prendre pour un roi et allait à la rencontre "de ses sujets" dans les rues de Narbonne, la tête ornée d'une couronne de pacotille. Le jeune homme et ses quatre acolytes seront jugés dans les deux pour "dégradations de biens d'utilité publique en réunion et outrage à une personne chargée d'une mission de service public".
Par ailleurs, le parquet a demandé jeudi après-midi le placement sous contrôle judiciaire du principal intéressé avec une obligation de soins "compte tenu de sa personnalité".