La concurrence est sèvère mais La Route d'Occitanie (la 47ème édition se déroule du 15 au 18 juin 2023 et est à suivre en direct sur France 3) a toujours sû se faire une place de choix dans le programme des coureurs de haut niveau, deux semaines avant le départ du Tour de France.
En 1977, un jeune coureur de 22 ans est au départ à Castres de la 1ère étape de ce qui s'appelle à l'époque le Tour du Tarn: Bernard Hinault. Il domine le grand prix de la montagne. Une rampe de lancement pour celui qui remportera quelques jours plus tard Liège-Bastogne-Liège, puis Grand Wevelgem et le Critérium du Dauphiné libéré avant son premier Tour de France l'année suivante. Le début du plus beau palmarès français cycliste de tous les temps.
Comment voir les quatre étapes de l'édition 2023 à la TV et sur le web ?
Un jeune breton
Cette année-là, sur les routes du Tarn, le jeune breton prend la 2ème place du classement général, dominé par Jacques Esclassan, le Castrais, à l'origine d'ailleurs de l'épreuve. Le quintuple vainqueur d'étapes sur le Tour de France (il remporte même le maillot vert de meilleur sprinter en 1977) souhaitait créer une course cycliste de haut niveau dans son département d'origine.
Villemiane, Bertin, Duclos-Lassalle et Bernaudeau vont succéder au palmarès à Jacques Esclassan.
Tour Midi-Pyrénées puis Route du Sud
En 1982, la course commence à se sentir à l'étroit dans le seul département du Tarn. L'épreuve se mue en "Tour Midi-Pyrénées". C'est l'année du premier vainqueur étranger et pas n'importe lequel : Francesco Moser qui deviendra quelques mois plus tard champion du monde au Vénézuela.
Parcours détaillé et profil des étapes en 2023
En 1988, le président du comité d'organisation Francis Auriac ainsi que son équipe renomment la course "Route du Sud". La place dans le calendrier cycliste européen, à la mi-juin, garantit à la compétition un plateau de qualité. Le Citérium du Dauphiné libéré se déroule la semaine précédente et la Tour de Suisse attire peu les meilleures équipes françaises. Enfin, c'est la dernière course européenne de haut niveau avant les championnats nationaux, fin juin. C'est toujours le cas aujourd'hui.
Idéalement située dans le calendrier
Ronan Pensec, Laurent Jalabert (consultant encore cette année lors des retransmissions en direct sur France 3 Occitanie), Bradley McGee (qui a la particularité d'avoir porté le maillot de leader des trois grands tours: Tour de France, Tour d'Italie et tour d'Espagne), Thomas Voeckler, Oscar Sevilla, Nairo Quintana ou Alberto Contador en profitent pour inscrire leur nom au palmarès de la course.
L'épreuve prend enfin le nom "Route d'Occitanie" à partir de 2018 toujours à la mi-juin sauf en 2020 en raison de la pandémie de covid-19. Elle a lieu début août avec un plateau de choix en présence notamment d'Egan Bernal qui vient de remporter le Tour de France. Ce n'est que la seconde fois depuis la présence de Jan Ullrich en 1998 (vainqueur de Tour en 1997).
Avant Egan Bernal, Alejandro Valerde s'impose en 2018 (champion du monde la même année) et 2019. Les étrangers trustent la première marche du podium. Le dernier français à s'imposer est Thomas Voeckler en 2013.
Tourmalet, Aspin, Peyresourde ...
Une épreuve trop dure ? En 2006, les délais avaient fait l'objet d'une augmentation de 30% pour éviter un trop grand nombre d'éliminations lors d'un difficile chrono en côte entre Izaourt et le sommet du Port de Balès remporté par le Polonais Niemec Przemyslav devant le Français Sandy Casar. L'édition 2009 est légèrement allégée en difficultés par rapport à l'année précédente, après que certains coureurs sont montés au créneau pour dénoncer des étapes trop difficiles avec un dénivelé positif jugé démesuré.
Une course exigeante
La Route d'Occitanie est une épreuve exigeante qui ne peut sourire qu'à un coureur complet et adepte de la montagne. C'est bien pour cela aussi qu'elle attire les grandes formations du cyclisme mondial. Tourmalet, Aspin, Peyresourde, Col d'Azet, Port de Balès sont régulièrement au programme de l'épreuve. Cette année, en 2023, le col de Menté, l'arrivée inédite au sommet à Nistos, La Core et Latrape sont au menu du peloton.
Les coureurs devront aussi gérer la chaleur. L'année dernière, la deuxième étape était amputée de près 140 kilomètres à cause de la vigilance rouge pour canicule visant le département du Tarn.