Douze personnes, dont neuf vétérinaires, ont été interpellées mercredi, notamment dans l'Aude, dans le cadre d'une enquête sur un trafic de viande de cheval impropre à la consommation. L'enquête avait déjà abouti à 10 mises en examen en 2013, dans l'Aude et le Gard.
Outre les neuf vétérinaires, deux maquignons et l'actuel directeur de cabinet du maire de Narbonne, qui n'exerçait pas ces fonctions à l'époque des faits reprochés, ont été interpellés et placés en garde à vue, a-t-on précisé de source proche du dossier.
La réaction de Didier Mouly, maire DVD de Narbonne, après l'arrestation, mercredi, de son directeur de cabinet.
Images F3 LR : F.Guibal
10 interpellations dans cette affaire en décembre 2013
Dix personnes, dont l'organisateur présumé du réseau, un grossiste en viande chevaline, avaient été mises en examen en décembre 2013 à Marseille dans le cadre de l'enquête sur ce trafic, mis au jour dans le sud de la France et aux ramifications internationales. Un scandale alimentaire que nous vous révélions en exclusivité, sur notre site, le 16 décembre 2013.
Cette phase vise les professionnels de la filière qui participaient à la fraude documentaire de la filière et notamment ceux qui ont fourni les papiers permettant le trafic de viande", a-t-on expliqué de même source.
La tête supposée du réseau de trafic, Patrick Rochette, avait été mis en examen en 2013 pour "faux et usage de faux, tromperie et association de malfaiteurs pour établissement de faux administratifs", et laissé libre sous contrôle judiciaire.
Neuf autres personnes avaient été aussi mises en examen et placées sous contrôle judiciaire pour des chefs similaires, notamment "faux et usage de faux" et "tromperie".
Installé depuis plus de 15 ans à Narbonne, Patrick Rochette y faisait abattre en moyenne une dizaine de chevaux par semaine, selon un des actionnaires de l'abattoir de la ville. Le négociant avait également ouvert en 2011 une boucherie dans une galerie commerciale, disposant d'une importante chambre froide où des carcasses avaient été saisies lundi par les enquêteurs pour analyse.
Les animaux qu'il revendait, achetés à bas prix, provenaient de centres équestres, de particuliers ou encore du laboratoire pharmaceutique Sanofi. L'un des sites du groupe en Ardèche aurait cédé des animaux entre 2010 et 2012 à un marchand de chevaux du Gard, qui les aurait ensuite vendus au responsable présumé du trafic, selon les enquêteurs.
L'information judiciaire avait été ouverte début novembre 2013, à la suite d'une dénonciation anonyme dans l'Aude, pour des faits ayant débuté en mai 2011.
Si dans ce dossier, la viande de cheval était bien vendue sous cette étiquette-là, à la différence de l'affaire Spanghero, du nom de l'entreprise audoise qui faisait passer de la viande de cheval pour du boeuf, l'affaire avait à nouveau éprouvé la filière.
