Manuel Valls a réclamé lundi soir une "Europe souveraine" qui apporte de "la souveraineté en plus" pour les pays de l'UE, lors d'un déplacement à Villemoustaussou, dans l'Aude. Il a également défendu "un Etat fort" contre le "toujours moins" de François Fillon et la "tromperie" du Front national.
L'ancien Premier ministre et candidat à la primaire de la gauche, qui concluait dans le bourg de Villemoustaussou, dans l'Aude, une journée de déplacement en Occitanie, a décliné ce concept de souveraineté, habituellement porté au niveau national par les "souverainistes".
Un reportage de Lily Le Piver et Nicolas Chatail
Troisième apparition publique depuis sa candidature à la primaire de la gauche, et c'est dans l'Aude que ça se passe. Manuel Valls, ancien Premier ministre, est passé à Narbonne, dans le Minervois, Castelnaudary et enfin à Villemoustaussou pour son meeting.
•
©F3 LR
Une Europe qui donne "de la souveraineté en plus"
"L'Europe, ce n'est pas la fin des nations, de nos nations souveraines. C'est une fédération d'Etats-nations. Ce doit être de la souveraineté en plus pour nos pays!", a-t-il dit devant 300 à 400 personnes. Cette "Europe souveraine" est une Europe qui "taxe tous les produits qui veulent entrer en Europe sans respecter ces valeurs", "une Europe qui dit où sont ses frontières", "une Europe qui choisit avec qui elle veut commercer dans le monde et qui est capable de dire non lorsque le compte n'y est pas", a-t-il dit, en mentionnant le traité transatlantique Tafta.
Deuxième déplacement de campagne pour Valls
L'ancien locataire de Matignon, qui effectuait son deuxième déplacement de campagne, a proposé "une conférence de refondation, qui permettrait d'accoucher d'un document politique". Jugeant que la primaire de la gauche avait pour "fonction" de désigner un candidat mais aussi "le futur président de la cinquième puissance mondiale", il a concentré ses coups sur la droite et le Front national, qui fait de très gros scores dans la région.
Valls adresse une pique à Fillon
"Aux partisans du +toujours moins+: depuis quand n'êtes-vous pas allés dans un commissariat de police, dans un hôpital public ou une école de la République? Il suffit d'y aller pour voir qu'il n'y a pas, loin s'en faut, trop de moyens ou trop de fonctionnaires!", a-t-il lancé. "Toujours moins pour les plus modestes, mais toujours plus pour les plus fortunés : c'est cela que François Fillon propose". Quant au Front national, il a fustigé les "idées moisies" d'une "immense tromperie": "à ceux qui se disent +et au fond, pourquoi pas le FN ?+, je dis: +ne vous trompez pas de colère, c'est la gauche qui est au côté de ceux qui souffrent+".