Retour en France de familles de Djihadistes : le témoignage d'une Narbonnaise dans un camp en Syrie

La ministre de la justice Nicole Belloubet a indiqué que les Français détenus en Syrie seraient interpellés à leur arrivée. Se pose alors le problème du retour de leurs familles. Une mère de famille narbonnaise, toujours dans un camp de réfugiés en Syrie, témoigne.

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Nicole Belloubet, ministre française de la Justice, a indiqué à RTL, jeudi 31 janvier, que les Français détenus par les Kurdes en Syrie, et dont la France envisage le rapatriement, seront interpellés dès leur arrivée.

"Nous pensons qu'à peu près à 75 % ce seraient des enfants de moins de sept ans", a-t-elle déclaré.

Elle a cependant indiqué ne pas être en mesure de préciser à ce stade le nombre total de ressortissants français concernés.

La garde des Sceaux a également confirmé que Paris avait désormais une "préférence" pour le rapatriement en France de ses ressortissants partis rejoindre le groupe État islamique en Syrie et aujourd'hui détenus par les Kurdes syriens.

"Nous avons fait un choix, qui est celui de la préférence du contrôle et donc du rapatriement en France", a déclaré Nicole Belloubet, tout en précisant que les autorités françaises étudiaient "plusieurs options".


A l'Est de la Syrie, dans un camp de réfugiés, Myriam, mère de famille originaire de Narbonne témoigne, dans le quotidien " La Croix".
Après cinq ans en Syrie, le mari de la jeune femme combattant de Daech aurait décidé de rendre les armes. La jeune femme, trentenaire dit vouloir quitter le groupe djihadiste depuis deux ans.

"Je veux rentrer en France avec mes enfants mais je vois bien toute la haine que les gens ont pour nous quand je lis les articles de presse sur Facebook. Personne ne nous viendra en aide".

 Des enfants sans existence juridique

Ses trois enfants âgés de deux à cinq ans sont nés en Syrie de deux parents français mais n'ont pas de documents d'identité. Ils sont Français de droit mais n'ont pas d'existence juridique. Pour Myriam, ils doivent être l'assurance de son rapatriement en France.

"Ils doivent grandir en France et personne ne peut les séparer de leur mère, ce sont des innocents. Ils n'ont jamais vu de morts en Syrie et moi non plus d'ailleurs".


"Je ne vois pas pourquoi nous devrions être jugés. Les pilotes français qui bombardent les écoles de nos enfants ne seront jamais condamnés et nous, ils veulent nous faire payer les attentats en France. Mais ce n'est pas moi qui ai demandé qu'on fonce avec un camion dans la foule."

Elle dit n'avoir jamais été témoin de crimes car elle ne serait jamais sortie de chez elle pour s'occuper de ses enfants. 

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