En attente d'une décision du constructeur automobile Renault quant au maintien de ses commandes, les salariés de la SAM sont en grève et l'usine à l'arrêt, lundi 22 novembre. Le tribunal de commerce doit dire mercredi s'il étudie la nouvelle offre de reprise de la fonderie.
Nouvelle attente et nouvelle épreuve pour les salariés de la SAM, la société aveyronnaise de métallurgie, reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, puis placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019, et enfin en liquidation judiciaire depuis le 16 septembre.
Vendredi 19 novembre, le tribunal de commerce de Toulouse a posé une nouvelle condition : que Renault, principal client de la SAM, renouvelle son engagement de commandes, d'ici mercredi 24 novembre. Si oui, le tribunal examinera l'offre de reprise de l'ancien patron de la fonderie, Patrick Bellity. Si non, il fixera une date pour une audience de liquidation définitive.
Arrêt de l'usine
Un coup dur pour les 350 salariés qui espéraient enfin voir le bout du tunnel. A l'issue de cette audience, ils ont voté à l'unanimité pour la grève.
Ce lundi 22 novembre, l'usine est donc vide et à l'arrêt. Les salariés, eux, bloquent la route départementale 840. Ils ont prévu de s'installer devant la préfecture de l'Aveyron, mardi matin, à Rodez.
Les difficultés de la SAM agitent et inquiètent tout un bassin de population autour de Decazeville. Pour preuve, cette mobilisation des agents hospitaliers de Decazeville, en début d'après-midi. Ils ont débrayé pour afficher leur soutien aux salariés et à leurs familles, en brandissant des pancartes "#JeSuisSAM".
Renault sommé de se prononcer
Dans la région Occitanie, plusieurs voix d'élus se sont élevées pour enjoindre Renault de se manifester au plus vite. Afin de soutenir le projet de Patrick Bellity, le conseil régional s'engage à accorder une subvention de 900 000 euros et un prêt de 2,4 millions d'euros.
L'État s'est lui aussi engagé de son côté à apporter un million d'euros de subvention et 4,5 millions d'euros de prêt pour soutenir une offre viable, ce qui impliquerait que le carnet de commandes soit validé par Renault, "clé de voûte de toute solution de reprise". "Nous avons appelé Renault à ses responsabilités, à Renault de prendre les siennes", souligne Bercy, rappelant que l'État n'est qu'un "actionnaire minoritaire et ne prend pas de décision de gestion".