Après la décision de l'Institut national de la propriété industrielle de décerner l'appellation "couteau Laguiole" à des couteliers dans 6 départements, les fabricants aveyronnais ont déposé un recours auprès de la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Ils dénoncent une "tromperie".
Trois semaines après que l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) a accordé l’indication géographique "couteau Laguiole" à 94 communes, situées dans l’Aveyron mais aussi cinq autres départements dans un rayon de 300 kilomètres, les couteliers aveyronnais répliquent.
"On a déposé un recours, car c'est aberrant, la décision de l'INPI va à l'encontre de l'esprit de la loi sur les indications géographiques, qui veut relocaliser et localiser de la production. Là, c'est l'inverse", a expliqué ce jeudi 13 octobre à l'AFP Honoré Durand, président du syndicat des fabricants aveyronnais du couteau de Laguiole.
"On trompe le consommateur"
C’est devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) que les couteliers de l'Aveyron ont déposé ce recours. Ils affirment que vendre des couteaux "Laguiole" fabriqués dans le Puy-de-Dôme, l’Allier, la Loire, la Lozère ou le Cantal équivaut à tromper les consommateurs.
Si un produit porte le nom d'une collectivité, d'un territoire, il faut qu'il soit produit dans ce territoire. Sinon, on trompe le consommateur. Et on fait du Bordeaux à Dijon, du Champagne à Limoux.
Honoré Durand, président du syndicat des fabricants aveyronnais du couteau de LaguioleAuprès de l'AFP
Une lettre adressée à Emmanuel Macron
Pour appuyer la démarche des fabricants, le maire de Laguiole, Vincent Alazard, ainsi que la présidente du conseil régional d'Occitanie, Carole Delga, et le président du conseil départemental de l'Aveyron, Arnaud Viala, ont adressé une lettre au président de la République.