Le parquet de Rodez a fait appel, mardi 21 septembre, après la relaxe de Corinne et Jean-Claude Putzola. Les époux étaient accusés d'avoir abusé de la confiance de l'une des héritières de Toulouse-Lautrec pour s'emparer du château du Bosc, à Camjac.
La fresque du château de Toulouse-Lautrec à Camjac (Aveyron) n'est pas encore terminée : il y aura un nouveau procès. Mardi 21 septembre 2021, le Parquet de Rodez a fait appel de la décision de justice déboutant la famille de Toulouse-Lautrec réclamant la restitution du château où le peintre a grandi. Le procès en appel devrait avoir lieu à Montpellier.
Le couple propriétaire relaxé
Le tribunal correctionnel de Rodez avait relaxé, le 15 septembre, les actuels propriétaires, les époux Corinne et Jean-Claude Putzola, accusés d'"escroquerie" et d'"abus de faiblesse et de confiance". Le procureur Bernard Salvador avait requis 18 mois de prison avec sursis à leur encontre, lors de l'audience du 2 juin dernier.
Selon lui, les époux Putzola avaient profité de la vulnérabilité de Nicole Tapié de Celeyran, arrière-petite-nièce de Toulouse-Lautrec et occupante du château jusqu'à son décès en 2016, à l'âge de 91 ans.
Quatre mois avant sa mort, l'héritière du peintre les avait désignés comme uniques légataires universels du château de Bosc et d'un parc de 22 hectares. C'est dans cette demeure, classée monument historique et "estimée à plus d'un million d'euros", selon Me Rastoul, que Henri de Toulouse-Lautrec a passé une partie de son enfance.
"Aveuglée par les époux"
Nicole Tapié de Celeyran était alors "aveuglée par les époux Putzola, ils ont abusé de son ignorance en matière juridique", avait dénoncé Bernard Salvador. Contre quoi Elian Gaudy, l'avocat des époux, avait plaidé : "Evidemment, c'est abject de profiter de la vulnérabilité d'une personne âgée, mais dans ce dossier, il n'y a rien qui prouve leur culpabilité".
Quinze descendants de Toulouse-Lautrec et Nicole Tapié de Celeyran, mais aussi le musée Toulouse-Lautrec d'Albi, s'étaient constitués partie civile dans cette affaire, réclamant la propriété du domaine du XIIe siècle.
Deux mois après leur rencontre, déjà sur le testament
Corinne et Jean-Claude Putzolan, deux sexagénaires qui vivaient alors dans l'Hérault, n'ont fait la connaissance de Nicole Tapié de Celeyran qu'en août 2015, soit un an avant sa mort, par l'intermédiaire d'une cousine par alliance de l'héritière. Ils s'installent rapidement dans les appartements privés du château.
Deux mois plus tard, en octobre 2015, ils apparaissent sur un testament de la nonagénaire, aux côtés d'autres héritiers "naturels". Trois autres testaments suivront, jusqu'au dernier, en avril 2016 où seul le nom des Putzola figure. Avant son décès, Nicole Tapié de Celeyran avait également viré une somme de 20 000 euros sur leur compte.