Chasse aux blaireaux : loisir pour les uns, massacre pour les autres, la justice appelée à trancher

Le tribunal administratif de Toulouse vient de suspendre l'ouverture de la chasse complémentaire aux blaireaux dans l'Aveyron. Une victoire pour l'association One Voice pour qui, ce mode de chasse, est "une horreur absolue".

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Alors que la vénerie sous terre reprenait le 15 mai, le tribunal administratif de Toulouse a suspendu l’arrêté préfectoral autorisant la période complémentaire de la chasse aux blaireaux en Aveyron. Une victoire pour les associations One Voice et Agir pour le vivant et les espèces sauvages (Aves).

"Les chasseurs lâchent des chiens dans les terriers. Quand les blaireaux arrivent au bout des galeries, ils sortent pelles et pioches et les tuent au fusil ou à l’arme blanche car c’est autorisé dans le cadre de la vénerie, explique Nicolas Yahyaoui, juriste et chargé de campagne chez One Voice. C’est un mode de chasse que l’on dénonce pour sa violence. C’est l’horreur absolue." Cette pratique est utilisée comme un moyen de régulation de la population de blaireaux.

"Ils se trompent de combat"

Ce mode de chasse est autorisé de septembre à janvier, et les préfets peuvent décider de l’autoriser à partir du 15 mai. Et chaque année, un arrêté autorise le déterrage dans le cadre d’une période complémentaire. "Cette décision est importante pour les blaireaux car c’est une espèce ciblée uniquement au nom du loisir de certains individus", assure Nicolas Yahaoui. Selon lui, les arguments donnés, comme celui des dégâts agricoles ou celui des infrastructures routières, ne tiennent pas la route.

Du côté de Vénerie sous terre de l'Aveyron, il n’y a pas de quoi crier victoire. "Ce n’est pas rendre service aux blaireaux. Ça va laisser place à la destruction, à l’empoisonnement… Nous, on fait de la chasse, pas de la destruction, nous répond Didier Alric, président de Vénerie sous terre de l'Aveyron. Le blaireau est classé gibier et ce n’est pas une espèce en voie de disparition. Les agriculteurs et même les particuliers font appel à nous, le déterrage apporte la paix sociale, ils se trompent de combat."

L’Office national des forêts s’engage également dans cette interdiction de la chasse des blaireaux sur ses territoires à partir de 2025. Dans un courrier, l’organisation assure que "les renards et les blaireaux ont leur place dans le fonctionnement des écosystèmes forestiers".

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