La France Insoumise a découvert avec stupéfaction et consternation qu'une liste divers gauche en lice pour le second tour des élections départementales en Aveyron avait utilisé contre son gré son logo. Une action en justice pourrait être intentée.
Elle ne décolère pas, Myriam Martin... Ce vendredi 25 juin, l'ex-tête de liste La France Insoumise pour les élections régionales de 2021 a été informée que le logo de son parti figurait sur le matériel de vote d'une liste socialiste étiquettée divers gauche du canton de Saint-Affrique (Aveyron). Or, la France Insoumise n'a pas donné son accord. Pire : sollicité, le parti de Jean-Luc Mélenchon avait même opposé un non catégorique.
"Je suis très très en colère", admet Myriam Martin, jointe par téléphone. "On n'est pas des procéduriers mais là, vraiment, on réfléchit à une action en justice. Ils nous ont demandé notre accord et on a clairement dit non. On va se renseigner sur ce qu'il s'est passé. Est-ce de la peur, de la panique ? Le duel face à la droite va être très difficile mais ce n'est pas une raison".
On a essuyé des propos insultants de la part de la présidente de région sortante. Alors, c'est un peu pénible de voir qu'on peut servir quand ça les arrange. Et puis, ce sont des pratiques qui dégoûtent les gens. Cela donne une iamge très enlaidie de la politique.
Myriam Martin assure que la France Insoumise n'a pas pris de décision ferme concernant un éventuel dépôt de plainte. "Mais ils auraient dû faire très attention, ça peut invalider un vote s'il y a action en justice".
Du côté des candidats aveyronnais, on plaide la complète bonne foi. Contactée elle aussi par téléphone, Anne Ambrozelli, qui mène avec Clément Carles, la liste divers gauche dans le canton de Saint-Affrique, se dit "un peu sous le choc de cette accusation-là".
Et d'expliquer qu'avant le premier tour des élections départementales, une liste d'union avait été créée, le Printemps aveyronnais, avec le PS, le PC, EELV et LFI. Suite à un désaccord au sujet de l'hôpital, le PC s'est finalement retiré pour monter sa propre liste, entraînant "naturellement" la France Insoumise avec lui.
A l'issue du premier tour, le PC a finalement rejoint cette liste divers gauche et les candidats ont semble-t-il pensé qu'il en était de même pour LFI. "S'il y a eu usurpation, c'est involontaire", explique Anne Ambrozelli. "Comme le PC s'est rallié à nous pour le second tour, on a pensé que c'était bon. C'est dommage que la France Insoumise ne nous ait pas contactés, on aurait pu leur expliquer", poursuit la candidate qui souhaite toutefois comprendre comment il y a pu y avoir incompréhension à ce point.