L'Aveyron a été un pionnier en matière d'agriculture biologique. En 2021, il devient le troisième département français en terme de surface agricole bio et surface en conversion.
Ainsi l'année 2021 aura vu le département de l'Aveyron franchir le cap des mille fermes ou exploitations biologiques. Il devient ainsi le troisième département biologique français, en matière de surface agricole et surface en conversion.
A Sévignac, Druelle Balsac, Gilbert Lespinasse avait hérité de la ferme de son père, qui avait lui-même repris celle de son père. Et ainsi de suite, depuis une vingtaine de générations. Mais dans les années 60, cet agriculteur aujourd'hui à la retraite décide de se lancer dans une démarche d'agriculture biologique, le tout premier des Aveyronnais.
Il se souvient : "On était des rigolos, des farfelus, des utopistes. On était même des terroristes, pour certains ! Des gens pourtant bien attentionnés, des responsables professionnels".
C'était une autre époque, on faisait une démarche tellement éloignée de ce qui était préconisé, enseigné partout que les gens ne pouvaient pas admettre cela.
Gilbert Lespinasse
Aujourd'hui, c'est le fils de Gilbert, Vincent, qui a repris la ferme. En 2002, lors de son installation, il a hérité des brebis, des champs de pommes de terre, et surtout d'une philosophie : ici, on n'exploite pas la terre, on la cultive.
"Moi, je suis né dans le bio en fait", explique-t-il. Ce que faisaient mes parents, c'était une évidence. La ferme, je l'ai héritée de mon père, je vais la transmettre à de futurs paysans, et je ne vais pas l'exploiter".
Je cultive mon exploitation au quotidien comme j'élève mes animaux, je ne les exploite pas, je les élève.
Vincent Lespinasse
Ce modèle d'agriculture a convaincu un autre paysan, Gildas, de le rejoindre. Originaire de Loire-Atlantique, il est aujourd'hui l'associé de Vincent.
"Je pense que je ne me serai jamais installé autrement qu'en bio", confie-t-il. "On est agriculteur mais on est paysan aussi. On vit dans un pays, on entretient ce paysage, on essaie de le faire vivre et de le dynamiser".
Une évidence aujourd'hui, après plusieurs décennies à faire ses preuves...