La cour d'Assises de l'Hérault a condamné vendredi soir en appel le jardinier Jean-Louis Cayrou à 30 ans de réclusion criminelle assorti d'une période de sûreté de 20 ans pour l'assassinat de son ex-maîtresse Britannique Patricia Wilson, dont on n'a jamais retrouvé le corps.
Le compte-rendu d'audience de Rouzane Avanissian et Luc Tazelmati :
La cour d'Assises de l'Hérault a condamné vendredi soir en appel Jean-Louis Cayrou à 30 ans de réclusion criminelle assorti d'une période de sûreté de 20 ans pour
l'assassinat de son ex-maîtresse Britannique Patricia Wilson, dont on n'a jamais retrouvé le corps
En première instance, la Cour d'Assises de l'Aveyron avait prononcé la même peine en mai 2016 à l'encontre de Jean-Louis Cayrou : 30 ans de prison pour l' assassinat de la ressortissante britannique Patricia Wilson.
Les jurés ont retenu et la culpabilité et la préméditation.
Une peine qualifiée de "délirante" par la défense, Me Francis Szpiner, qui a dénoncé "l'absurdité de la préméditation" retenue contre son client.
Jean-Louis Cayrou, jardinier de 57 ans, qui avait clamé son innocence et fait valoir à l'ouverture du procès lundi son droit au silence, tout en se livrant parfois à des déclarations confuses, a retrouvé face à lui la même avocate générale qu'en première instance en Aveyron en mai 2016.
Manon Brignol a insisté sur "les éléments absolument accablants" pesant contre l'accusé: "les empreintes digitales de Jean-Louis Cayrou sur la scène de crime plus le sang de Patricia Wilson dans sa voiture, ça donne une culpabilité à 100%", a-t-elle résumé.
Même si le corps n'a pas été retrouvé et qu'il n'y a donc pas d'autopsie, la scène de crime "parle" et traduit "la violence extrême" qu'a subie la Britannique, selon Manon Brignol, relevant notamment "une flaque de sang monumentale d'un mètre carré" et "des projections de sang jusqu'au plafond" dans la maison de la victime à Vabre-Tizac (Aveyron).
Selon Manon Brignol, Jean-Louis Cayrou, qui vivait de manière précaire depuis des années et avait une liaison avec la victime depuis quatre mois, a agi par "vengeance parce que la rupture est consommée et c'est inconcevable pour lui".
L'avocate générale a émis l'hypothèse que le corps a pu être "découpé sur place" puis jeté dans une déchèterie parmi des "morceaux de viande avariée".
Jean-Louis Cayrou avait un casier judiciaire vierge, mais d'ex-compagnes sont venues témoigner de viols, violences et humiliations infligées par cet homme. Comme Patricia Wilson "tétanisée" selon son entourage après le 28 juillet 2012, lorsque Jean-Louis Cayrou s'était introduit dans sa maison, avait coupé l'électricité, l'avait réveillée en sursaut en se livrant à un simulacre d'étouffement avec un oreiller, avant de lui lancer: "tu vois, tu as besoin d'un homme à la maison".
Représentant l'ex-compagnon écossais de la victime, Me Maryse Pechevis a accusé Jean-Louis Cayrou de laisser depuis six ans Patricia Wilson à l'état de "mort errant, que l'on ne peut enterrer ou célébrer".
Jean-Louis Cayrou, à l'énoncé du verdict, n'a manifesté aucun sentiment. Il va se pourvoir en cassation, a indiqué vendredi soir son avocat Me Francis Szpiner