Le président de Bosch France, en déplacement sur le site d'Onet-Le-Château (Aveyron), a annoncé ce vendredi 5 mars la suppression de 750 emplois d'ici 2027.
Les syndicats attendaient cette rencontre depuis plusieurs mois. La réunion avec la direction de Bosch France ce vendredi 5 mars sur le site de l'usine d'Onet-le-Château (Aveyron) est une véritable douche froide pour les salariés. Les craintes d'une fermeture définitive de l'usine sont pour le moment écartés mais Heiko Carrié, président de Bosch France, a annoncé de fortes réductions d'effectifs au court des prochains mois. 750 postes supprimés d'ici 2027.
Le déclin de l'industrie automobile, notamment de sa filière diesel, couplé à la crise sanitaire, a fragilisé l'avenir du site Bosch d'Onet-le-Château. La pérennité de cette usine, spécialisée dans la fabrication d'injecteurs diesel, premier employeur privé de l'Aveyron, qui emploie encore 1250 salariés avait été clairement envisagée par le groupe allemand. "C’était une des options parmi d’autres sur la table car nous sommes confrontés à de multiples problèmes surtout dans l’automobile, puis la Covid et la situation du diesel. C’est effectivement une option que nous ne souhaitons pas mettre en place car nous croyons en nos collaborateurs, à la capacité de ce site et nous croyons à son avenir" a déclaré Heiko Carrié.
Une trahison pour les élus
Mais cette annonce fragilise encore un peu plus ce site qui, il y a 15 ans, faisait encore travailler 2500 personnes et qui cherche à diversifier son activité afin d'assurer sa survie. "Ils sont dans le droit chemin de fermer le site à court ou à moyen terme, estime Stéphane Puech de la CGT au micro de France Bleu Occitanie. C'est un groupe qui investit en Europe de l'Est et en Allemagne pour se transformer dans le domaine de l'hydrogène mais nous nous n'appartenons pas à leurs projets d'investissement". "Non. On peut avec 500 personnes survivre et être compétitif" réplique le président de Bosch France.
Les élus locaux ont réagi cet après-midi lors d'une point presse. Pour le maire de Rodez Christian Teyssèdre, "c'est une trahison. Bosch nous a mené en bateau pendant 3 ans. Mais il y a aussi l'attitude scandaleuse des constructeurs automobile : pas de patriotisme économique. Le site de Rodez est abandonné après avoir fourni un travail de qualité pendant 50 ans. L’Europe également n’est pas au rendez-vous. Elle n’a pas joué son rôle."