"Recherche saisonniers désespérément". Cela pourrait être le titre d'une annonce en Aveyron. Comme dans le reste de l'Occitanie, les professionnels de la restauration et de l'hôtellerie ont du mal à recruter. Une situation problématique à trois semaines des vacances scolaires.
À Rodez (Aveyron), c'est le coup de feu dans les cuisines de ce traiteur. Les mariages se succèdent, les commandes aussi. 11 prestations sont prévues rien que pour aujourd'hui. Il faut donc s'activer très tôt le matin et faire avec moins d'effectifs.
Comme ses collègues, François Arnaud, qui gère l'entreprise "Plaisir des mets", a du mal à trouver des employés. "On a des difficultés à recruter effectivement, car on est dans une conjoncture économique où le monde du travail fait un peu peur. On cherche beaucoup pour le service, c'est là qu'on pèche le plus. Notamment les prestations de nuit. On ne peut plus assumer. C'est très compliqué de trouver des jeunes qui acceptent des CDD de courte durée" explique ce solide gaillard.
Lola Nayrolles est aide patissière. Elle a été recrutée récemment par ce traiteur. La jeune femme est très motivée : "Ce qui m'intéresse dans ce métier, c'est la créativité. Tous les jours c'est différent. C'est jamais les mêmes commandes.".
Consciente d'être une "denrée rare", elle sait qu'elle travaille dans un métier à tension. "Pendant les saisons, le rythme est forcément compliqué, on est tous là à travailler, mais c'est aussi ce qu'on aime. Ca a été facile de trouver un emploi, car toute la profession cherche des employés. Si on envie, on peut trouver" explique la jeune femme.
100 postes à pourvoir
Trouver des saisonniers dans les métiers de bouche et les hôtels, reste un casse -tête pour la plupart des professionnels aveyronnais. Pour Michel Santos, le résident de l'Umih de l'Aveyron (Union des métiers des industries hôtellerie 12) la situation est compliquée: "On est moins en tension que juste après le COVID, mais on sait qu'au mois d'août il nous manque une centaine de saisonniers sur le département, sur les 300 qu'on fait travailler chaque saison à cette période là" explique t-il.
Sur les grosses périodes de rush (...) on va devoir limiter l'accueil des clients.
Michel Santos, responsable de l'UMIH de l'Aveyron.
Avec des conséquences directes sur l'accueil des clients. "Sur les gros weekends du 14 juillet et du 15 août, qui sont des grosses périodes de rush pour nous, ca risque d'être compliqué pour nous d'avoir les effectifs au complet. On va devoir limiter l'accueil des clients" craint ce professionel.
L'enjeu est de taille. L'été à Rodez, les restaurants et les hôitels, enregistrent en moyenne 20% d'augmentation de leur chiffre d'affaires.
Pourtant, après le COVID, les professionnels ont tout fait pour rendre ce métier plus attractif. "On a fait des efforts pour améliorer les conditions de travail. On a augmenté les salaires de quasiment 20%, on a amélioré les conditions de travail en offrant parfois des weekends ou les soirées à nos jeunes salariés". explique Michel Santos.
Rappelons que l'Occitanie est la 3ème région de France pour l'emploi des saisonniers , avec 190.000 à 200.000 postes à pourvoir.
(Avec Nathalie Rougeau)