"Les gens viennent de toute façon", faute d'un nombre suffisant de médecins, le système de régulation des urgences mis à mal

Le manque de personnel dans les hôpitaux est un problème récurrent en cette période estivale. Au centre hospitalier de Saint-Affrique dans l'Aveyron, il n'y a plus d'ouverture en continue des urgences mais un accès limité à des horaires bien précises après un appel au 15 chargé de réguler le nombre de patients.

"Recherche médecin désespérément". La banderole tendue à l'entrée du centre hospitalier Émile Borel à Saint-Affrique au sud de l'Aveyron est permanente. Faute de praticiens, le service des urgences est en mode régulation depuis le mois de juin. Impossible de se présenter ici sans avoir appelé le 15.

Une situation pesante pour Maryse Pinto-Carnero, habitante de la commune : "Le fait d'avoir des urgences à l'hôpital de Saint Affrique nous a plusieurs fois sauvé la vie, en particulier pour ma maman qui est âgée, témoigne-t-elle auprès de notre équipe. Je pense que le fait d'appeler le 15 ça peut ralentir l'accès aux soins.


Dans cette commune qui compte un peu plus de 8 000 habitants, le service des urgences fonctionne à minima : quatre personnels au quotidien, dont un médecin au lieu de deux.

30 patients par jour en moyenne

À raison de 30 patients par jour en moyenne : le rythme est soutenu comme à l'accoutumée, en raison de la désertification médicale.  

"Les gens sont obligés d'appeler le 15, le 15 doit leur trouver une solution, et n'en trouve pas, car il n'y en a pas autre que l'accès aux urgences. Donc oui, on est régulé, les gens appellent le 15 avant de venir aux urgences, mais ils viennent de toute façon, car il n'y a pas d'autres solutions."

Régine Sauveplane, 'infirmière aux urgences Smur, secrétaire générale de la CGT Santé Aveyron

Un système d'intervention 

Arrêts maladies, départs, congés des médecins qui se font de plus en plus rares. Un casse-tête pour la direction. Celle-ci a mis en place un système d'intervention pour les urgences vitales qu'explique Benoît Durand, directeur des centres hospitaliers de Millau et de Saint-Affrique :  "S'il y a un besoin de partir avec le Smur, le seul médecin présent va partir avec les pompiers dans le cadre d'une intervention urgente. Et s'il y a un second appel, le 15 va réorienter le second Samu vers un autre accès aux urgences, à Rodez ou Millau, de façon à conserver toutes les chances, pour le patient et assurer le soin de qualité" affirme-t-il. 

La régulation est une tendance nationale à laquelle n'échappe pas l'Aveyron. Sur les 5 centres hospitaliers dotés d'un service d'urgence, ceux de Rodez, Decazeville et Saint-Affrique fonctionnent en mode dégradé.

(Avec Nathalie Rougeau)

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