Suite à la diffusion d'une vidéo de l'association L214 en 2020, l'ancien gérant de l'abattoir d'Arsac près de Rodez devait être jugé ce mercredi 1er février, avec deux de ses employés pour "mauvais traitements envers un animal".
La vidéo a été rendue publique le 24 juin 2020. L'association L214 y présente la "face cachée" de la production du Roquefort. Elle est en partie tournée à l'abattoir d'Arsac près de Rodez. Son gérant de l'époque, la société Arcadie et trois de ses employés, dont l'ancien directeur du site aveyronnais, seront jugés ce mercredi 1er février matin à Rodez pour "mauvais traitements envers un animal". L214 ainsi que l'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev) se sont constituées partie civile.
L'association a dénoncé un carnage, images à l'appui. On voit dans sa vidéo publiée sur les réseaux sociaux, des agneaux encore conscients suspendus à la chaîne d'abattage, des bêtes saignées à vif, agonisantes qui ne sont pas étourdies avant du fait, d'après L214, des conditions de travail intensives.
Suite à la diffusion de ces images, le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, avait dénoncé "des pratiques inacceptables", "des manquements grave aux règles de protection animale". L'agrément de la chaîne ovine a été retiré à l'exploitant Arcadie Sud-Ouest. Il a cessé dès lors son activité.
Une alerte vétérinaire sans effets
Un rapport d'inspection des services vétérinaires de l'Aveyron avait mis en exergue en 2016 "de graves dysfonctionnements" au sein de l'abattoir et un personnel "ne connaissant pas et n'appliquant pas les bonnes pratiques en protection animale".
"La formation du personnel est insuffisante. La réactivité de l'exploitant, par rapport aux contrôles antérieurs, est nulle" concluait le rapport. Quatre ans après, L214 a montré en image au grand public la réalité des mauvais traitements.
Ces révélations aboutissent au procès qui devait se dérouler ce mercredi 1er février au tribunal correctionnel de Rodez. Les avocats des prévenus ont demandé le report de l'audience. Mais c'est la requête concernant une demande d'information pour de nouvelles auditions et des pièces complémentaires qui a été retenue par le tribunal. L'affaire est renvoyée au 20 septembre 2023.