Deux mois après avoir obtenu l'autorisation de rouvrir leurs établissements pour servir les ouvriers le midi, les restaurateurs dans l'Aveyron sont contraints de refermer. Les cas de contaminations au Covid-19 sont trop importants dans le département.
C'est la douche froide pour la cinquantaine de restaurateurs aveyronnais qui avait pu rouvrir les établissements pour un service le midi. La préfecture de l'Aveyron a décidé de suspendre la mesure, jugeant la situation sanitaire très préoccupante dans le département.
Le 29 janvier 2021, une convention signée entre la CCI, l'UMIH (l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) et la fédération du BTP prévoyait la réouverture de certains restaurants pour permettre aux ouvriers et salariés itinérants de s'attabler le midi et manger un repas chaud. Une décision appréciée par beaucoup de professionnels de la restauration car, dans ce département rural, les ouvriers constituent leur clientèle principal.
Mais au vu de l'évolution de l'épidémie, les services de l'état ont préféré stopper l'initiative. La préfecture de l'Aveyron se justifie :
La convention CCI,UMIH et FBTP prévoyait la suspension des conventions au-delà de 200 de taux d'incidence. Le taux d'incidence est supérieur à 200 depuis le vendredi 26 mars. La convention s'applique donc et les restaurateurs sous convention sont fermés.
Au 26 mars, avec un taux d'incidence de 217 pour 100 000 habitants (654 sur le Millavois) l'Aveyron comptait six entrées quotidiennes à l'hôpital.
Les restaurateurs aux abois
Pour les restaurateurs qui avaient signé cette convention dans l'espoir de reprendre une activité, la décision est dure à entendre. Michel Santos, le président de l'UMIH de l'Aveyron réagit :
Cette convention avait permis de retrouver du lien social avec nos clients. Surtout dans les zones rurales. On savait que l'on avait cette épée de Damoclès sur la tête. Mais c'est dur de refermer du jour au lendemain. Encore...
Le président de l'UMIH de l'Aveyron ne cache pas son désarroi :
On se rend compte que l'on n'avance pas. Depuis plus d'un an, même avec l'arrivée des vaccins, c'est toujours pareil. La profession est dans un état psychologique catastrophique. On n'a aucune visibilité sur l'avenir.