"On nous met dehors comme des malpropres", la grande détresse des pensionnaires d'une résidence seniors appelée à fermer

Le 8 septembre 2023 l'association qui gère la résidence sénior Beau Soleil à Salles-Curan en Aveyron a été mise en liquidation judiciaire. D'ici le 13 octobre, tous les pensionnaires vont devoir déménager. Un bouleversement pour ces personnes âgées.

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L'association qui gère la résidence sénior Beau Soleil a été mise en liquidation judiciaire après des problèmes de trésorerie. Le site fermera ses portes le 13 octobre. Les pensionnaires qui vont devoir déménager sont en grande détresse.

"Les animaux sont mieux traités que les humains"

Monique Pollet ignore ce qu'il adviendra de son père dans un mois. Le 14 octobre dans sa résidence sénior il n'y aura plus ni service de restauration, ni ménage, ni téléassistance. Et la famille n'a toujours pas trouvé de solution de relogement.

"Moi je ne comprends pas qu'on puisse abandonner 20 personnes âgées comme ça", réagit Monique. "Ils ont travaillé toute leur vie, ils sont âgés, et ils ont droit à des soins, à de l'accompagnement. Il me semble que c'est le b.a.-ba. Au jour d'aujourd'hui, on a l'impression que les animaux sont mieux traités que les humains."

Le reportage de Rouzane Avanissian - Christian Galet

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Alternative entre le maintien à domicile et séjour en EHPAD, les résidences séniors permettent à nos aînés à vivre près de leur famille à moindre coût. Mais les associations qui les gèrent sont fragiles. En Aveyron la liquidation judiciaire probable d'une résidence de Salles-Curan perturbe la sérénité des familles et du personnel.... ©Luc Tazelmati - Loup Florentin

"C'est le ciel qui nous tombe dessus"

L'association qui gère la maison de retraite a été placée en liquidation judiciaire le 8 septembre. Et elle n'a pas trouvé de repreneur. Pour les locataires âgés de 75 à 95 ans, un grand bouleversement s'annonce. Bien souvent difficile à vivre.

"Je suis ici depuis 2015 après avoir perdu ma femme", raconte Georges, entre colère et désarroi : "On se demande pourquoi on veut nous faire partir de là. C'est inimaginable. On a une mère de famille qui s'occupe de nous ici. Partir ailleurs ce n’est pas possible. On a le docteur et le dentiste à côté. C’est le ciel qui nous tombe dessus. À l'age j'ai 93 ans, c'est incompréhensible".

"Je me suis fait des amis ici"

Autour de la table de jeu, ceux qui ont appris à vivre ensemble depuis de nombreuses années tentent d'oublier leurs soucis en jouant à la belote. Mais à l'idée de devoir quitter les lieux, les visages s'assombrissent : "J'ai encore ma maison", se résigne Lucette, 89 ans. "On verra bien ce qui arrivera. On ne meurt qu'une fois."

Sa voisine, Bernadette ne peut pas retenir ses larmes : "Moi ça fait 8 ans que je suis ici. J’étais très bien. Je me suis fait de bons amis. Au début ça a été dur, très dur mais maintenant non, je suis très bien. Vous trouvez ça agréable de nous mettre dehors comme des malpropres ? En plus je ne peux pas retourner chez moi. Je marche avec un déambulateur".

Sur les 20 locataires, très peu savent où ils iront : "Actuellement il y a quatre familles qui nous ont donné des dates de sortie de l'établissement", explique Annette Devic, directrice de l'association de gestion de la résidence Beau Soleil. "Les autres familles cherchent désespérément et ne trouvent pas de place."

 La semaine prochaine, une réunion devrait être organisée entre le maire de Salles-Curan et le département pour tenter de trouver des solutions.

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