Après l'évocation d'une possible fermeture du site Bosch à Rodez (Aveyron), le maire de la ville, Christian Teyssèdre, pointe du doigt la responsabilité de la président de la région Occitanie dans ce dossier. Une polémique qui n'est pas " à la hauteur des enjeux" pour Carole Delga.
"La Région ne nous a pas du tout suivis. La présidente de Région a dit : on doit travailler sur l’aéronautique. Elle a pris le téléphone et elle a appelé le directeur d’Airbus à Toulouse, ils allaient se rencontrer tout ça. Alors même que Bosch depuis 15 ans n’a jamais souhaité intégrer le pôle compétitivité aéronautique espace système embarqué".
Le 17 novembre, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre pointe du doigt, sur l'antenne de France Bleu, la responsabilité de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, dans le dossier de "la Bosch".
La crainte d'une fermeture définitive
Depuis quelques jours, le sujet est sur toutes les lèvres de la cité ruthénoise : la direction allemande du groupe n'écarte plus la fermeture définitive de l'usine Bosch de Rodez.La fermeture définitive de l'usine Bosch de Rodez envisagée par la direction allemande du groupe https://t.co/wxRgjvGDTz pic.twitter.com/pLyDVsKQ6q
— France 3 Occitanie (Toulouse) (@France3MidiPy) November 16, 2020
Pour le maire ruthénois cette situation, que beaucoup craignaient, n'est que le fruit du refus de plusieurs acteurs de ce dossier de collaborer. Christian Teyssèdre évoque, au micro de la radio locale, une rencontre en mars 2019, à Stuttgart, avec les dirigeants de l'entreprise : " Ce jour-là, Carole Delga a botté en touche. Alors que si elle nous avait suivi, la position que nous avions de demander de faire d’autres investissements, dans d’autres filières que le diesel - le groupe Bosch fait de l’électroménager, le groupe Bosch fait des vélos -, on aurait une autre position par rapport à Bosch. Ce qui nous permettrait d’avancer par rapport à Bosch à Rodez, ce serait de se mettre d’accord sur une stratégie. Mais, là, ce n’est pas fait".
Les premières passes d'armes de la campagne régionale
24 heures plus tard, Carole Delga réagit vertement à ces attaques : "La furie politique de C. Teyssèdre ne m'intéresse pas. D'abord parce qu'elle n'est pas à la hauteur des enjeux pour le site Bosch de Rodez, de l'inquiétude des salariés et de leurs familles. Ensuite, parce qu'elle ne respecte pas ce que nous nous efforçons de faire depuis plusieurs mois. Si je ne peux admettre qu'on parle de fermeture du site au détour d'un comité social, je ne peux pas accepter qu'on utilise l'avenir de 1 350 salariés pour régler ses comptes ou mentir comme M. Teyssèdre a l'habitude de le faire".Pour la présidente de région la solution pour préserver ces emplois n'est pas locale "mais se trouve dans un collectif avec l'Etat et la diplomatie économique européenne".
En dehors de la polémique, cette passe d'armes est le premier signe de la campagne pour le Conseil régional. Une élection au cours de laquelle La République en Marche, de Christian Teyssèdre, compte bien ravir la place à la socialiste Carole Delga.