Maîtrisé depuis hier soir samedi 17 février 2024, il faudra plusieurs jours pour éteindre complètement l'incendie qui a ravagé 900 tonnes de batteries de l'entreprise de la SNAM à Viviez dans l'Aveyron. Les analyses de mesures de pollution ne présenteraient pas de danger pour les populations. Aucune mesure de chômage technique n'est envisagé à ce stade.
La fumée s'aperçoit encore de loin à Viviez dans l'Aveyron au hameau du Crouzet. 24 heures après que se soit déclaré un spectaculaire incendie dans un bâtiment de stockage de batterie de la SNAM (Société nouvelle d'affinage des métaux), spécialisée dans leur recyclage, samedi 17 février 2024.
Près de 900 tonnes de batteries Lithium-Ion de téléphone et d'ordinateurs portables, a pris feu. " À ce stade, le feu est maîtrisé, mais reste difficile à éteindre, indique ce dimanche 18 février 2024, le Colonel Mickaël Lecoq, directeur du SDIS Aveyron au cours d'un point presse sur le site.
"Comme tout feu de masse, il faudrait des quantités d'eau très importantes. La stratégie à ce stade est de contrôler l'incendie, mais de ne pas chercher à l'éteindre".
Colonel Mickaël Lecoq, directeur SDIS Aveyron
Sur place, une odeur forte de brûlé persiste et pique les yeux et la gorge comme le signale l'association ADEBA (Association pour la Défense de l’Environnement du Bassin et de ses Alentours) sur sa page Facebook :
Mais les autorités se veulent rassurantes. En plus des mesures effectuées par la cellule risque chimique de Haute-Garonne, d'autres ont été réalisée par le bataillon des pompiers marins de Marseille dans la nuit. " Nous allons poursuivre les mesures en continu avec le SDIS et l'Apave pour vérifier qu'il n'y a pas de risque pour la population. Pour le moment, les contrôles au niveau de l'air ne démontrent pas de difficulté, affirme le préfet de l'Aveyron, Charles Giusti. Comme l'intervention a été faite pour éviter tout risque de dépassement des capacités du site, à priori nous avons éviter les pollutions du milieu naturel".
Une cellule post-accident
Hier après-midi, les habitants de Viviez et d'Aubin ont été appelés à rester chez eux et à ne pas ouvrir les fenêtres. Des mesures qui n'ont plus cours. Des patrouilles de police accompagnées d'élus des deux communes sont allés rassurer la population pour expliquer "qu'il n'y avait pas de risque", dès hier soir après les premiers résultats, selon le préfet. Les contrôles vont néanmoins se poursuivre. "Une cellule post accident composée de l'Agence régionale de santé, de la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), du SDIS et de l'OFB Office français de la biodiversité) , va être mise en place pour opérer tous les contrôles nécessaires et vérifier qu'il n'y a pas de difficulté de contamination du milieu naturel", détaille encore le réprésentant de l'Etat. La route départementale 5 a été réouverte à la circulation.
Une enquête pour déterminer les causes
Une enquête va être lancée pour déterminer les causes de l'incendie. C'est le système de sécurité incendie interne à la SNAM qui a donné une première alerte et déclenché l'astreinte de l'entreprise. Une équipe s'est rendue sur le site pour une levée de doute. " Elle s'est rendu compte que nous avions un départ de feu à l'intérieur du second bâtiment", détaille Fabrice Lalaque, directeur technique de la Snam. Une fois les secours prévenus, des personnels de l'entreprise sont intervenus pour aider au "cadrage" et au "pilotage" des pompiers.
Pas de chômage technique
Sur le plan social, la SNAM annonce qu'aucune mesure de chômage technique n'est pour l'instant envisagée. "L'outil industriel situé à quelques kilomètres d'ici n'a pas été touché. Dès demain, les salariés seront de retour à l'entreprise", confirme Frédéric Salin, directeur de la communication de la société. Les batteries ont été transférées dans cet entrepôt pour être stockées il y a 6 mois dans l'attente de la fin des travaux de sécurisation des plateformes de stockage à Decazeville.
La SNAM, filiale du groupe belge Floridienne, a engagé, en 2022, un plan de développement et un investissement de 12 millions d'euros pour multiplier par quatre sa capacité de traitement de recyclage des batteries Lithium-Ion.
(Avec Neill Saignes)