Jean-Louis Cayrou est accusé d'avoir assassiné sa maîtresse britannique en 2012. Condamné en 2016, il est, aujourd'hui, rejugé en appel. Ce lundi s'est ouvert le premier jour de son nouveau procès.
Innocence puis silenceLe corps de Patricia Wilson n'a jamais été retrouvé. Jean-Louis Cayrou a, à nouveau, clamé son innocence lundi, avant d'exprimer la volonté de garder le silence pendant ce nouveau procès.
"Monsieur le président, je suis innocent", a déclaré l'ancien jardinier âgé de 57 ans, qui a toujours nié toute implication dans la disparition et l'assassinat de Patricia Wilson, 58 ans.
"Je demande à faire valoir mon droit à garder le silence à partir de maintenant", a ajouté l'accusé.
30 ans de réclusion au premier procès
Il a été condamné le 31 mai 2016 à 30 ans de réclusion, assortie d'une peine de 20 ans de sûreté, par la cour d'assises de l'Aveyron pour avoir assassiné la quinquagénaire, disparue de son domicile de Vabre-Tizac (Aveyron).
Le rappel des faits
Le corps de la victime n'a jamais été retrouvé. La Britannique s'était installée en 2008 dans une ancienne ferme avec son compagnon qui était reparti en 2011 en Grande-Bretagne pour raisons de santé. Elle avait rencontré Jean-Louis Cayrou en
avril 2012 et avait rapidement entamé une liaison avec lui. Peu de temps avant sa disparition, elle avait assuré à son entourage que cet amant, qui ne supportait pas sa volonté de rompre, la "harcelait" et qu'elle en avait "peur".
Le 17 août 2012, elle était rentrée de Grande-Bretagne. Le dernier "signe de vie" de la quinquagénaire est relevé par les enquêteurs à 21H28 lorsque l'ordinateur qu'elle consultait s'éteint brutalement.
Alertés par des amis et voisins, les gendarmes, retrouveront quelques jours plus tard "23 sites sanglants" à travers sa maison,
qui ne présente aucun signe d'effraction ou de fouille.
Les enquêteurs établiront que la scène de crime est dans le grenier et que le corps a été traîné à travers la maison avant d'être chargé à l'extérieur dans un véhicule.
Jean-Louis Cayrou donne des versions des faits différentes
Jean-Louis Cayrou, qui vivait en solitaire de manière précaire depuis plusieurs années dans une caravane, a été condamné en première instance notamment sur la base des traces de sang de Patricia Wilson retrouvées dans son véhicule et à son domicile mais aussi de la "multiplicité des versions" des faits alléguées.
Les enquêteurs ont relevé que le jardinier aurait parcouru en voiture dans les jours qui ont suivi l'assassinat quelque 600 km entre le Tarn et l'Aveyron.
A la barre lundi, une psychologue a décrit ce divorcé et père de deux fils comme un homme qui "ne parvient pas à neutraliser un conflit avec la femme en général".
L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.
Vidéo : le reportage de Rouzane Avanissian et Luc Tazelmati