Des salariés trop payés, une usine trop enclavée et une CGT trop puissante... Ces critiques émises par un cabinet d'expertise à propos de l'usine Bosch d'Onet-le-Château passent très mal. Les salariés l'ont fait savoir à leur dirigeants ce jeudi en Aveyron.
"Les bouseux trop payés vous saluent". C'est par cette banderole installée dans la nuit que les salariés de l'usine Bosch d'Onet-le-Château entendaient saluer leurs dirigeants à leur arrivée sur le site ce jeudi matin. Ils se sont mobilisés une première fois cette nuit à l’appel de la CGT et ont déversé du foin à l'entrée de leur usine. Ils ont ensuite accueilli leurs dirigeants par une haie d'honneur à leur arrivée à l'usine. Une manière de leur signifier que les conclusions du dernier comité social et économique (CSE) du groupe sont très mal passées.
La direction de Bosch cherche des partenaires industriels
Cette mobilisation des salariés aveyronnais fait suite à une présentation du cabinet Alix Partners lors du CSE ordinaire du 27 février. Selon la CGT, la direction du site a mandaté ce cabinet pour trouver des partenaires industriels susceptibles de s'implanter sur le site de BoschEn difficulté à cause du déclin du diesel, l'usine de Rodez cherche depuis plusieurs mois à se diversifier.
Elle essaierait notamment de vendre via un partenariat des surfaces d'atelier et des compétences humaines, selon le syndicat.
"La direction envisage même de revoir l’implantation des fabrications afin de libérer d’avantage d’espace pour améliorer l'attractivité à de futurs industriels" indique Yannick Anglarès, élu CGT au CSE dans un communiqué.
Les prospections ont eu lieu dans divers secteurs d’activité comme l'aéronautique, le bois, l'automobile, la mécanique, ou encore l'agro-alimentaire. "Pour l’instant les investigations de ce cabinet ont été peu fructueuses, sur 817 prises de contacts seulement 12 entreprises ont demandé des compléments d’information et 8 restent actives" indique encore la CGT.
Des salariés pointés du doigt
"Lors de sa présentation le Cabinet Alix Partner a présenté via un diaporama, les points positifs et négatifs sur l’attractivité de notre usine" relate Yannick Anglarès. Parmi les points négatifs : une usine jugée trop enclavée et des salaires trop élevés."Des propos inqualifiables" pour la CGT, "dire que nos salaires sont élevés sans mettre en parallèle que nous travaillons dans un groupe qui dégage des milliards de bénéfices... L’an passé, l’usine de Rodez a touché 14 millions d’euros d’aides fiscales de l’état".
La CGT directement mise en cause
Parmi les autres points négatifs, le cabinet d'expertise pointe le climat social de l'usine. Deux phrases ont mis le feu aux poudres : "le climat social de l’usine est trop intense"et "selon mes collaborateurs l’usine de Rodez est trop rouge"."Les salariés et la CGT ne sont en rien responsables de l’incompétence de nos directions à assurer la transition industrielle de notre site et l’avenir de nos emplois. Les pouvoirs publics et la direction sont les seuls responsables de la situation industrielle du site" souligne la CGT.
Elle appelait ce jeudi matin à un rassemblement alors que se tient un CSE au cours duquel les prévisions des volumes de productions pour les deux ans à venir doivent être présentées.
Voir ici le reportage de Matthias Julliand et Luc Tazelmati :