A Montlaur dans le sud de l’Aveyron, l’activité du terrain de motocross divise la population. Depuis deux ans le parc a relancé son activité et les décibels ont augmenté. Certains habitants souffrent de ces nuisances sonores, ils ont créé une association pour tenter de se faire entendre.
A Montlaur, rien ne va plus. Certains riverains sont "à bout", usés par le bruit incessant des motos sur le circuit. Le terrain de motocross appartient à la fédération française de moto, depuis cinquante ans il tournait au ralenti et la population ne s’en plaignait pas. Mais il y a deux ans l’activité du parc a été relancée, certains habitants disent vivre un enfer, "une situation invivable" pour beaucoup, "un bruit permanent et agressif" qui leur gâche la vie. Pour trouver de l'écho à leur problème ils ont créé l’association "Vivre à Montlaur". De son côté, le gérant du terrain assure suivre les règles de la fédération française de motocross,"les véhicules qui montent au-delà de 111 décibels ne sont pas autorisées", explique Pierre Senac.
Des habitants veulent se faire entendre
"C’est insupportable" raconte Pierre Piquemal. Lui et son épouse Eliane sont un couple de boulanger à la retraite, ils se disent "à bout". Leur maison est située à 300 mètres du circuit, ils sont tellement gênés par les décibels qu’ils ont mis leur maison en vente, mais "personne n’en veut", explique désespéré Pierre Piquemal.
On ne peut plus sortir, c’est toute la journée j’ai mis de l’argent dans la maison, j’ai travaillé comme un fou, pour être obligé de partir!
"Le maire ne fait rien, la préfecture ne fait rien, ils ont tous les droits pourtant il y a des lois, elles ne sont pas appliquées je ne sais plus quoi faire".
"On a plus de vie de couple", ajoute Eliane Piquemal son épouse :
A 72 ans je n’ai pas envie de déménager je veux vivre dans ma maison. C’est trop de décibels de 8 heures du matin à 17 heures.
Patrice Caputo, lui aussi membre de l'association, habite Montlaur depuis 1990. Retraité il est venu vivre dans ce petit village pour couler des jours paisibles. Mais depuis deux ans, le tableau s’est obscurci :
C’est un bruit très agressif, quand vous êtes dans le jardin vous avez ce bruit incessant dans la tête, ça mine. Ils sont une poignée à faire du bruit et ils gênent tout un canton.
Etude d’impact sonore
Mari-Lou Waligovski, coprésidente de l’association habite un hameau situé à 600 mètres du terrain de motocross. Elle fait face au parc et quand les motos tournent elle est directement "impactée par l’intensité du bruit et cela depuis deux ans".
Le terrain fonctionne sans avoir été soumis à une étude d’impact sonore. On espère que l’étude va être réalisée, la préfecture va dans ce sens il faut effectuer une carte d’impact sonore. Les premières habitations sont à 300 mètres ensuite on a les hameaux et l’entrée du village qui se trouve à un rayon de un kilomètre. Le bruit est très fort à ces endroits là mais il se répand jusqu’aux villages alentours. Si on veut mener des actions en justice il nous faut cette étude et toutes les données.
Du bruit qui divise la population
Si pour certains le bruit de ces engins n'est plus supportable pour d'autres il n'est absolument pas gênant.
"C’est tout bon", précise Michèle Schmitt gérante de l’épicerie du village, " je ne suis pas gênée par le bruit, pour moi c’est bien, ça fait venir du monde, des touristes. C’est plus de travail donc plus de chiffre d’affaires".
J’ai l’impression que le climat général au sein du village s’est dégradé rajoute la coprésidente de l’association. "Cela a un impact social, environnemental et économique, on veut mettre tout cela à plat". La finalité c’est de prendre des mesures pour que chacun retrouve sa tranquillité".
Pierre Senac, gérant du terrain de motocross, dit ne pas avoir la solution. Il conseille les habitants de "s’adresser à la Fédération française de moto et aux constructeurs afin qu’ils fabriquent des engins moins bruyants". Il dit se plier à la règlementation.