Ce 14 décembre, les salariés de la SAM ont accueilli sans un mot le nouveau chargé de mission de l'Etat venu visiter l’usine. Un accueil glacial pour Jean-Pierre Floris qui doit revitaliser le bassin de Decazeville et trouver des solutions de reconversion pour le site.
Depuis la cessation d’activité de l'usine, les salariés occupent la SAM jour et nuit. Ce matin, mardi 14 décembre, ils ont réservé un accueil plutôt glacial au "monsieur sauvetage industriel", Jean-Pierre Floris, accompagné dans sa visite par des représentants des ministres de l’Industrie et de l’Emploi et de la préfète de l’Aveyron.
Après une réunion qui s’est tenue la veille à Bercy en présence du ministre de l’économie Bruno Le Maire, Jean-Pierre Floris a été mandaté pour trois mois par le gouvernement. Il devra trouver des industriels français ou étrangers pour redynamiser le bassin de Decazeville et se charger également de la reconversion du site de la SAM.
Dans cette ambiance tendue et à l’issue de sa visite au sein de l’usine, Jean-Pierre Floris a précisé qu’il allait "travailler sans relâche et étudier les plans qui peuvent aboutir avec des chiffres précis". Il a aussi précisé son rôle d’analyste et de contrôleur :
On ne veut pas enfumer les gens avec des projets irréalistes.
"Mon rôle c’est de dynamiser avec mon expérience d’industriel et le rôle que j’ai joué il y a quelques années au ministère de l’Économie et des Finances, de voir comment attirer des industriels et comment on peut trouver du travail pour les salariés d’ici, de voir aussi les besoins de formations supplémentaires et les moyens".
Les salariés ont à nouveau exprimé leur désarroi aux visiteurs au sujet des méthodes et de la gestion du dossier par le gouvernement et Renault. "On nous parle de mesures exemplaires, pour le moment le compte n’y est pas, explique Ghislaine Gistau, déléguée syndicale CGT à la SAM.
"On a reparlé des propositions de reclassement de Renault qui sont insultantes car on ne prend pas en compte le profil des salariés".
Les salariés ont aussi abordé le volet social et fait des propositions.
"Nous souhaitons la réindustrialisation de la SAM et du basssin de Decazeville. Avec une prise en charge des salaires à 100% sur le CSP, un dispositif prolongé de 6 mois et qu’ils réfléchissent aussi à des mesures d’accompagnement pour les salariés qui ont 55 ans et plus", précise la déléguée syndicale.
"Nous voulons du concret", renchérit David Ghistau, délégué CGT-SAM, "un accord de méthode, des relevés de conclusions de réunion, des choses écrites et appliquées";
Depuis le départ, tout ce qui se passe ici est placé sous le contrôle des 333 salariés et c’est eux seuls qui décideront quand le moment sera venu de lever le camp ou pas.
Les salariés occuperont toujours l'usine pour les fêtes de fin d’année.