Un bras de fer a commencé depuis cinq jours entre la mairie de Beaucaire et les organisateurs du festival techno Totemystic. Pour des raisons de sécurité, le maire a décidé d’annuler la fête. « Trop tard », répondent les organisateurs.
Le festival techno Totemystic devait se tenir les 29, 30 et 31 juillet dans la plaine de Beaucaire. Considérant que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies, le maire (FN) de Beaucaire a décidé le 25 juillet d’interdire la manifestation.
25 juillet : interdiction par arrêté municipal
« ll était en effet inconcevable qu'un événement, rassemblant 4 500 à 10 000 personnes puisse se tenir simultanément aux fêtes communales, à l'autre bout de la commune, dans un contexte d'état d'urgence, avec un dispositif très insatisfaisant de la part des organisateurs en terme de sécurité », affirme la ville dans un communiqué.
28 juillet : l'affaire devant la justice
Le 28 juillet, l’association Totem production, organisatrice de l’événement, dépose une requête en référé liberté pour faire annuler la décision du Maire.
Vendredi 29 juillet, une audience en urgence au Tribunal Administratif de Nîmes rejette la requête des organisateurs.
29 juillet : le festival se maintien dans l'illégalité
Ce même jour les organisateurs envoie malgré tout l’adresse du festival, jusqu’alors tenue secrète, aux participants. Totemystic commence à Beaucaire.
« Je ne voulais et je ne pouvais pas annuler, j’étais débordé par les participants qui étaient déjà sur la route, ils viennent de l’Europe entière », explique Maxime Lorente, organisateur du festival Totemystik.
« La gendarmerie nous a demandé de faire rentrer les participants car ils bloquaient les départementales, poursuit-il, et une demi-heure après l’interdiction du festival nous a été montrée. »« Je ne voulais et je ne pouvais pas annuler, j’étais débordé par les participants qui étaient déjà sur la route, ils viennent de l’Europe entière ».
Maxime Lorente évoque aussi « des semaines de montage, deux ans d’organisation », qui justifient son choix.
Sur place, des participants apprennent tardivement l'illégalité du festival.
30 juillet : le Maire porte plainte
Ce 30 juillet : le Maire de Beaucaire dépose plainte en fin de matinée contre les organisateurs et le propriétaire du terrain pour organisation de manifestation illicite, attroupement et préjudice pour la commune (dont les fêtes de la Ville se tiennent au même moment). Une plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui est également déposée.
La ville accuse l’Etat, incapable selon elle de faire respecter la décision de justice. Elle lance un formulaire en ligne pour inviter les habitants à signaler tout débordement.
La préfecture se défend : 4500 personnes arrivaient qu’elle ne pouvait pas renvoyer d’un seul coup. Elle a mis en place un dispositif de crise, comme dans le cas des raves illégales.