Christian Perdrier, de Disneyland au Nîmes Olympique, en passant par Harry Potter

Avant d'être nommé ce mercredi président d'un Nîmes Olympique en pleine tourmente, Christian Perdrier a dirigé plusieurs paquebots de l'industrie touristique mondiale, de Disneyland Paris au château d'Harry Potter, en passant par le complexe à thème Dubaïland, dans les Emirats. Portrait et parcours.

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Si Christian Perdrier, el nouveau président du club de football gardois, est un inconnu dans le milieu du sport, il arrive toutefois au Nîmes Olympique auréolé d'une carrière internationale... de haut dirigeant des plus grands groupes touristiques mondiaux. Et ce sont nos confrères de la presse britannique qui nous l'apprennent. Car outre-Manche, son passage a fait la une des journaux entre 2009 et 2011.

Perdrier à l'école d'Harry Potter

A l'automne 2009, Christian Perdrier est en effet recruté à la tête d'un monument vieux de 1000 ans : le château d'Alnwick, demeure des Ducs de Northumberland ayant servi de décor grandeur nature à Poudlard, la célèbre école de sorciers d'Harry Potter, et avant cela au film Robin des Bois, Prince des Voleurs. Sa mission : faire du lieu et de ses jardins une destination touristique internationale.

Néo-Languedocien

Mais à la surprise générale, il démissionne moins de 2 ans plus tard, direction le Languedoc-Roussillon où sa femme veut se lancer dans les affaires. Aujourd'hui, Jocelyne Perdrier serait à la tête de plusieurs sociétés (2 laveries et des entreprises de locations de terrains et de biens immobiliers) basées dans l'Hérault. C'est donc un néo-Languedocien qui prend la tête d'un Nîmes Olympique en pleine tourmente.

Sauver le club

Et il lui faudra sans doute plus qu'un tour de magie pour sauver le club, menacé de sanctions par la Ligue de Football Professionnelle qui ne décolère pas depuis les révélations sur les matchs présumés truqués. Des matchs qui auraient permis au club gardois de se maintenir en Ligue 2 la saison passée et qui ont valu au président précédent, Jean-Marc Conrad, une mise en examen et une interdiction d'exercer.
Dès jeudi, Nîmes doit d'ailleurs être auditionné par la Ligue sur son budget et le 8 décembre, les dirigeants seront entendus par les instances de la LFP, toujours dans l'affaire des soupçons de matchs truqués.

Globe trotter

Pour redorer le blason du club, Christian Perdrier devrait miser sur son expérience de haut dirigeant, lui qui a commencé sa carrière en sillonnant la planète à la tête des hôtels du groupe Accor, avant de devenir vice-président de Disneyland Paris, une société où il a passé 12 ans et qu'il a quittée pour les Emirats et le parc à thème Dubaïland. Le projet, victime de la crise financière, avait finalement été suspendu et revu à la baisse.

Portrait en creux

En 2009, à l'occasion de sa prise de fonction au château d'Alnwick, le site britannique de The Journal avait alors publié le CV de Christian Perdrier : 


  • 1973: école hôtelière de Lausanne, en Suisse
  • 1972-1976 : Travaille en Suisse, au Royaume-Uni et au Canada
  • 1976-1994: groupe ACCOR
  • 1993-1994 : Vice-Président de Motel 6, West Coast
  • 1994-2006 : entre à Disneyland Resort Paris dont il devient le Vice-Président en 2002
  • 2007-2009 : Vice-Président du consortium Tatweer - Dubai Holding Parks & Resorts aux Émirats Arabes Unis
  • 2009-2011 : prend la tête des jardins et du château d'Alnwick, en Grande-Bretagne

Dans une interview accordée à ce média, Christian Perdrier  disait admirer Mozart et Soeur Emmanuelle, préférer la cuisine indienne et italienne à la cuisine française et lire assidûment Le Figaro et, déjà, l'Equipe. Il confiait qu'il aurait aimé être enseignant et que son livre de chevet était l'Alchimiste, de Paolo Coelho. Sa plus grande folie restait alors l'achat d'une Ford Mustang Mach 1.

Un proche de Rani Assaf

En 2011, le futur président du Nîmes Olympique rentre en France et s'établit en Languedoc-Roussillon. Il dirige aujourd'hui la société Pourquoi 3, basée à Juvignac (Hérault) et spécialisée dans le monde des services et du tourisme. Jean-Marc Conrad lui avait commandé il y a peu un audit sur le fonctionnement du Nîmes Olympique, dont Christian Perdrier, 63 ans, assistait à tous les matchs au stade des Costières. On le dit proche de Rani Assaf, le numéro du groupe Iliad, maison mère de Free, qui détient 48% des actions du club.

Dans un communiqué, le Nîmes Olympique rappelle que Christian Perdrier a été joueur de la Ligue de Normandie, et "possède les qualités indéniables de meneur d’hommes, de rigueur et d’organisation, requises pour diriger le Nîmes Olympique".

Ce mercredi après-midi, le nouveau président du club nîmois, totalement inconnu du monde du football, s'est présenté pour la première fois à Nîmes lors d'une conférence de presse.
Daniel Moine et Pierre Trouillet ont rencontré le nouveau président lors de sa conférence de presse à Nîmes

 

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