Le tribunal administratif de Nîmes avait ordonné, vendredi, l'évacuation du cinéma "Marcel Pagnol" à Aigues-Mortes dans le Gard. Occupé depuis 6 semaines, par deux associations opposées au projet de la mairie qui veut confier la gestion à un prestataire privé, il a été évacué, tôt, ce lundi matin.
Le cinéma d'Aigues-Mortes est évacué depuis ce lundi matin 6h30.
6 semaines d'occupation
Depuis le 5 septembre, le Collectif "Gardarem Lou Pagnol" et l'association "Grand Ecran pour tous" ont pris possession des lieux et s'opposent avec force au projet du maire PS de la ville de confier ce cinéma à "Cultureespaces", une filiale de Suez.
Dans sa décision en référé, le tribunal a accordé un délai de 5 jours avec une astreinte de 100 euros par jour de retard et a en outre infligé 1.200 euros de frais de justice au collectif, a précisé à l'AFP, la vice-présidente de l'association Isabelle Secretan.
"On évacuera, mais le maire devra faire appel à la force publique" a prévenu Isabelle Secretan, qui attend désormais que le tribunal administratif juge cette affaire sur le fond.
"Nous avons le soutien de la population avec, pour une ville de plus de 8.400 habitants, plus de 2.200 signatures de soutien", a souligné la vice-présidente.
L'association a également reçu l'appui du réalisateur Jean-Pierre Mocky.
Le cinéma, propriété de la ville, était géré par l'association "Grand Ecran pour tous" depuis sa création en 1988, la municipalité participant à hauteur de 10% dans le financement.
Mais en octobre 2012, le maire Cédric Bonato a décidé de mettre à disposition pour 15 ans la salle aiguemortaise à Culturespaces. Cette société déjà très présente dans les monuments romains nîmois veut y diffuser de 9 h à 19h un film qu'elle a fait réaliser sur les croisades, Aigues-Mortes en devenant un lieu stratégique sous Louis IX. Ce spectacle s'adresserait évidemment plus aux touristes.
Pour l'association, ce serait la fin de la politique culturelle et éducative qu'elle mène tant sur le cinéma d'art et d'essai que sur le cinéma grand public.
En outre, déplore l'association, la mairie qui a décidé de reprendre le cinéma en régie veut reprendre la matériel numérique et le mettre à la disposition de Culturespaces alors que c'est l'association qui a investi (130.000 euros), la mairie ne participant qu'à hauteur de 10%.
Enfin, dernier problème relevé par l'association, les nouvelles règles entraineraient une baisse du nombre de séances de cinéma, or le contrat établi avec le CNC prévoit justement qu'il n'y ait pas diminution du nombre de séances, a fait valoir Mme Secretan.