Après son succès aux élections européennes le Rassemblement National part à la conquête des villes et peaufine sa stratégie pour les municipales de mars 2020. Comme à Perpignan, ville emblématique pour le parti, ou Louis Aliot choisi de se présenter sans l'étiquette du parti.
Premier objectif pour le parti de Marine Le Pen : gagner la mairie de Perpignan. La capitale catalane, ville emblématique pour le Rassemblement National avec pour candidat Louis Aliot.
En 2014, il était arrivé en tête au premier tour des municipales à Perpignan, mais battu la semaine suivante par le candidat de droite Jean-Marc Pujol.
Si le compagnon de Marine Le Pen remporte la mairie en 2020, Perpignan pourrait être la ville RN la plus importante en France avec ses 120 000 habitants.
Ce mercredi matin sur Europe 1, le député des Pyrénnées-Orientales a affirmé qu'il briguerait la mairie de Perpignan sous l'étiquette "du rassemblement local" avec une "liste de large ouverture" sur laquelle figureront des candidats qui ne seront pas issus du RN.
Allez-vous porter l’étiquette du Rassemblement national pour les municipales de 2020 ?
— Europe 1 ? (@Europe1) 19 juin 2019
"Je porterai l’étiquette du rassemblement local", répond @louis_aliot.@audrey_crespo @nikosaliagas #europe1 pic.twitter.com/Dqgx5oLpXL
Les maires de droite en ligne de mire
Depuis La Rochelle ou le parti a réuni son conseil national le week-end dernier, la présidente du Front National, Marine Le Pen, a lancé un appel aux maires de droites " qui n'ont pas envie d'être embrigadés dans l'armée d'Emmanuel Macron. (...) Nous sommes prêts à discuter avec eux, à mettre en oeuvre des plateformes d'action communes."
Une union des droites, serait-elle possible ? C'est en tout cas l'avis de Robert Ménard, le maire de Béziers, élu en 2014 avec le soutien de l'extrême droite.
C'est une évidence, Les Républicains font 8% et le Rassemblement National de Marine Le Pen ne peut pas gagner seul, selon Robert Ménard
Des candidats mieux préparés
Dans les villes de plus de 20 000 habitants le Rassemblement National présentera des candidats issu du parti. Mais pour des communes moins importantes le RN pourra soutenir des têtes de listes d'une autre famille politique.
Objectif : soutenir les candidats les mieux préparés… Car depuis 2014 plus d’un tiers des conseillers municipaux élus par le Front national ont démissionné de leur poste.
"On s’est rendu compte qu'ils n'avaient pas les compétences, pas le niveau pour suivre, maintenant il ya un système de formation mis en place directement par le RN avec des cadres qui se déplacent qui viennent former les cadres départementaux et à nous de répercuter après" souligne Jean-Louis Cousin, délégué départemental du parti dans l'Hérault et candidat à Agde.
Irriguer
Enfin dernier axe de cette stratégie : l’irrigation. Partir des villes conquises en 2014 pour gagner les communes aux alentours qui ont largement voté RN aux européennes. vC’est par exemple le cas à Beaucaire dans le Gard.
L'idée : étendre la vague bleu jusqu’à Bellegarde ou Jonquières Saint Vincent, et prendre la communauté de communes Beaucaire Terre d’argence, aujourd’hui socialiste.
Les élections municipales, une première marche pour le Rassemblement National avant les départementales et les régionales en 2021.
Reportage de Clément Barbet, Laurent Beaumel et Virginie Portela-Rosa :