Les communautés Emmaüs d'Occitanie ont choisi de relever le défi de s'auto-financer : le confinement, en l'absence des collectes et des ventes habituelles, les oblige à se lancer dans la recherche de ressources. Entre vente par drive à Rodez et appel aux dons à Montauban, chacune a sa solution.
Après 6 semaines de confinement, privées de recettes, de nombreuses communautés Emmaüs affrontent de graves problèmes de financement.
Chacune doit à la fois assurer l'hébergement et la nourriture de ses compagnons, et le paiement des salaires de ses permanents.
Depuis quelques jours celle de Rodez a choisi de mettre en place de nouvelles formes de vente, en s'appuyant sur sa page Facebook.
Il y a d'abord la vente en "drive" :
explique Véronique Magnaux, l'une des co-reponsables d'Emmaüs-Rodez.Une bénévole férue de réseaux sociaux met en ligne des photographies d'un certain nombre de marchandises présentes dans la salle de ventes : les personnes intéressées entrent en contact par message privé. Un rendez-vous leur est donné sur le parking pour venir y récupérer la marchandise dont ils ont passé commande
Cependant ce mode de vente est réservé à du mobilier ou de l'électro-ménager d'un certain volume : pas question de déployer une telle logistique pour des bibelots.
Vente sur rendez-vous à Rodez
L'autre formule consiste à ouvrir la vente de vêtements sur rendez-vous : ainsi il n'y a jamais plus de 2 clients en même temps dans la salle de vente par créneau d'une demi-heure, et les contacts avec les compagnons sont limités au strict minimum.Autre exemple à Montauban : la communauté Emmaüs du Tarn et Garonne est la plus importante des 118 de France avec 270 personnes dont 90 enfants.
Malgré le fait que, depuis leur création en 1954 par l'abbé Pierre, les communautés Emmaüs mettent un point d'honneur a équilibrer leur budget, il a bien fallu se rendre à l'évidence : en l'absence de rentrées, qu'elles soient sous la forme de dépôts ou de ventes d'objets, impossible de réunir les 170 000 € mensuels nécessaires pour assurer son fonctionnement.
Appel aux dons à Montauban
Pour faire face aux charges et aux salaires de ses 23 permanents - dont une infime partie a du être placée en chômage partiel - ainsi qu'à l'hébergement et à la nourriture de ses résidents (4 000 € par semaine) un appel aux dons a été lancé il y a près de 2 semaines.C'est aussi le choix qui a été fait ailleurs en France, entre autre en Normandie.
Quelles que soient les options qu'elles ont prises, toutes ces communautés placent leurs espoirs dans le redémarrage de leurs activités à partir du lundi 11 mai... Dans le strict respect des mesures barrières contre la contagion au Covid-19.
Point commun de ces 2 communautés Emmaüs d'Occitanie : à leur grande fierté, elles n'ont enregistré aucun cas de contamination au coronavirus.
