Coronavirus : la cinéaste Sarah Maldoror née dans le Gers et pionnière du cinéma panafricain succombe à la maladie

Sarah Maldoror restera comme la pionnière du cinéma africain. Elle fut la première femme réalisatrice sur le continent. D'origine guadeloupéenne, elle était née en 1929 à Condom dans le Gers et avait passé son enfance à Toulouse. Elle s'est éteinte ce lundi à l'âge de 90 ans des suites du Covid-19.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le monde du 7ème art est unanime à lui rendre hommage. Sarah Maldoror a succombé au virus du Covid-19 ce lundi à Saint-Denis en région parisienne. Elle avait 90 ans.

Une artiste engagée très tôt

Née dans le Gers à Condom, Sarah Maldoror a passé son enfance à Toulouse. Mais très vite c'est Paris et le théâtre à l’école de la rue Blanche. Elle n'est engagée que pour interpréter de petits rôles. Alors, elle réalise que les comédiens noirs ne sont pas mis en avant.  
En 1956, avec trois amis, elle décide de fonder la compagnie Les Griots. Elle met en scène les textes des auteurs noirs et surtout elle offre les premiers rôles aux comédiens d’origine africaine.

Pour en finir avec les rôles de servante, disait-elle.

Une oeuvre cinématographique très riche

Son oeuvre est immense. Une quarantaine de films et de documentaires.

C'est en 1961que Sarah Maldoror se rend à Moscou pour étudier le cinéma. Elle rejoint ensuite la lutte des mouvements de libération africains en Guinée, en Algérie et en Guinée-Bissau aux côtés de son compagnon Mario de Andrade, poète et homme politique angolais. Pour Sarah Maldoror, le cinéma apparait comme une arme politique, au service de la révolution pour faire entendre la voix de l'afrique. 

 

Dans son premier film, "Monangambee",  réalisé en 1969, elle dénonce la torture en Algérie. Il est primé dans plusieurs festivals. Suivront en 1970 "Des fusils pour Banta" et "Sambizanga" en 1972. Un cinéma dont elle dit elle-même :

Il est une éducation politique pour transformer les consciences et décoloniser la pensée pour favoriser des changements radicaux dans la société. 

A partir de 1975, Sarah Maldoror se tourne vers le documentaire. Des portraits d'artistes peintres ou de poêtes comme son ami Aimé Cesaire, qui lui écrivit ceci :

A Sarah Maldoror… qui, caméra au poing, combat l’oppression, l’aliénation et défie la connerie humaine.

 

Un héritage culturel précieux


Les filles de Sarah Maldoror, Annouchka et Henda sont désormais les détentrices de cette héritage famillial et culturel qui a valeur d'Histoire. L'une d'elles est devenue depuis la directrice du festival du film d'Amiens. Elle le raconte dans cet entretien accordé à la 1ère.
 


Une reconnaissance de tous

Dans l’univers du cinéma noir antillais et africain, vous êtes l’une des seules cinéastes qui soient parvenues avec autant de force et de caractère à porter à l’écran les voix des persécutés et des insoumis, 


Ces mots prononcés par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la communication, alors qu’il lui remet les insignes de chevalière de l’ordre national du Mérite le 3 mars 2011, resteront. 

Le 13 avril 2020, la voix de Sarah Maldoror s'est éteinte à jamais, laissant le peuple africain orphelin. 

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité