Coronavirus : « coincés » en France jusqu’en septembre, comment des étudiants étrangers vivent-ils le confinement ?

Depuis le 17 mars, des étudiants étrangers se retrouvent confinés à Toulouse. Pour ces jeunes non européens, la situation va se prolonger encore plusieurs semaines, peut-être jusqu'en septembre. Comment vivent-il l'éloignement de leur famille ? Témoignages.

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Asmaa Bouzid est en licence d’anglais à l’université Toulouse Jean Jaurès. Cette jeune Algérienne de 23 ans vit en colocation avec deux amis. Depuis le début du confinement, elle ne peut plus donner de cours de soutien à ses jeunes élèves et doit piocher dans ses économies mais ce n’est pas ce qui l’inquiète le plus.


L’été, ma mère vient en France pour me voir car je dois travailler pendant les grandes vacances pour pouvoir ensuite payer mes études le reste de l’année. Là, elle ne pourra vraisemblablement pas venir. Elle le vit mal et moi aussi, on ne s’est pas vu depuis l’été dernier. On s’appelle ou on s’envoie des messages et photos tous les jours mais ça ne suffit pas pour nous rassurer, surtout qu’elle vit seule en ce moment. 

Confinés en France, oui mais jusqu’à quand ?

Les déplacements hors espace Schengen, l’espace de 26 pays européens où les citoyens sont libres de voyager, pourraient être interdits ou limités jusqu'au mois de septembre.
Christophe Castaner s’est exprimé sur cette question jeudi 23 avril au micro de BFM : "Je considère, et c’est la volonté du président de la République, que nous ne devons pas rouvrir à moyen terme l’espace Schengen au niveau de l’ensemble de l’Europe. Et nous devons ensuite construire toutes nos gestions frontalières en fonction de la réalité épidémique  du pays voisin. […] Il y aura des déplacements intra européens, il y aura certainement beaucoup plus de difficultés à sortir de l’espace Schengen avant l’été, j’en suis convaincu". 
 

Rester ou partir, la plupart n'a pas eu le choix

L’antenne toulousaine de Campus France, l’agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur, l’accueil et la mobilité internationale a pu organiser en urgence le retour de quelques étudiants étrangers avant le confinement. "Mais il reste tous ceux qui sont censés repartir fin juin", souligne Emilie Depons.

Le ministère des affaires étrangères nous a demandé de prolonger les bourses des étudiants concernés jusqu’à fin juin en attendant de voir s’ils pourraient repartir par des vols commerciaux normaux en début d’été. Est-ce qu’on prolongera encore ? C’est possible mais se posera alors la question du financement des bourses et des logements. 

Précarité financière : la double peine 

Un retour impossible et des problèmes financiers. Le manque d’argent rend le confinement encore plus difficile à supporter. Les restaurants universitaires ont dû fermer, les jobs étudiants sont devenus impossibles. Le CROUS et la banque alimentaire de Toulouse ont notamment monté en urgence un partenariat pour venir en aide aux 3 241 étudiants confinés dans leurs résidences universitaires.
 

 Loin de mon pays mais bien entouré en France

La perspective d’un retour avant l’été s’éloigne donc pour les résidents étrangers. C’est le cas de Santiago Ruiz, Colombien, assistant dans une école maternelle et primaire dans le Tarn, près d’Albi. Il devait repartir le 28 mai mais l’avion a été annulé. De toutes façons, les frontières sont fermées aussi en Colombie au moins jusqu'au 30 mai. Dans le même cas que lui, 40 assistants colombiens en France et outre-mer. Il tient à ajouter qu'il n'est pas à plaindre car "l’académie de Toulouse devrait prolonger mon contrat d’un mois jusque fin mai, je serai donc payé !".

Santiago Ruiz échange beaucoup avec sa famille qui lui manque mais il se sait chanceux.

Je vis en colocation avec des Français, on fait attention à garder nos distances mais au moins je ne suis pas tout seul dans un petit appartement en plus d’être loin de ma famille et de mes amis colombiens. 

Selon les articles de journaux colombiens qu’il lit régulièrement, le virus devrait circuler activement en juillet, donc il se fait une raison. Il espère tout de même pouvoir repartir quelques jours cet été dans son pays et revenir en France au moins de septembre avec un visa étudiant car il a postulé pour un master à Toulouse et Albi. Il s’accroche à cette perspective qui rend l’incertitude du retour plus douce à supporter.
 
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