Alors que toutes les entreprises tournent au ralenti et que les salariés sont invités à rester chez eux pour éviter tout risque de propagation du Covid-19, comment le monde agricole du Lot fait-il face à cette obligation de confinement ?
"Une machine, on peut l’arrêter quand on veut et la redémarrer plusieurs semaines plus tard sans problème. Avec les bêtes, on ne peut pas le faire. C’est tous les jours qu’il faut s’en occuper, coronavirus ou pas"
Cette phrase, pleine de bon sens, n’importe quel éleveur aurait pu la prononcer tant elle traduit la situation dans laquelle se trouve la profession. Une situation prise en compte par l’exécutif. L’ arrêté du 15 mars, précisant les restrictions de déplacement sur l’ensemble du territoire ne concerne pas les activités agricoles, comme l’a confirmé la FNSEA dans un communiqué diffusé ce mardi.
Des raisons d’être inquiets
Les agriculteurs sont donc autorisés à poursuivre leur activité, à condition de respecter de manière stricte les gestes barrières à la transmission du virus. Un soulagement qui ne suffit pas à masquer leurs inquiétudes si le confinement venait à durer.L’activité agricole va nécessiter l’embauche de nombreux salariés, alors que les travaux des champs et les premières récoltes débutent ». Et ce « à l'heure des fermetures de frontières ». « Des mesures d'incitation à l'emploi et des assouplissements administratifs en agriculture sont nécessaires et urgentes
Communiqué de la FNSEA – 17 mars 2020
Dans les campagnes, l’activité agricole se poursuit presque comme si de rien n’était. Les coopératives laitières n’ont pas interrompu leurs collectes quotidiennes, les éleveurs continuent la vente du bétail et les céréaliers préparent les sols pour les prochaines plantations.
Les viticulteurs plus durement impactés
Les vignerons en revanche voient leur quotidien bouleversé par les mesures de confinement, notamment ceux qui exportent vers les pays étrangers. Dans le vignoble cadurcien qui exporte une grande part de sa production vers la Chine, les États-Unis ou le Canada, l’heure est au questionnement. Avec la fermeture des frontières, beaucoup se retrouvent avec des stocks bloqués en attente d’expédition.Pour les viticulteurs, l’impact n’est pas sans effets. Les stocks qu’ils ne peuvent pas expédier, c’est autant de liquidité qui ne rentre pas sur l’exploitation. La profession, déjà frappée ces dernières années par des épisodes de gel et de grêle risque d’être un peu plus fragilisée par ce nouveau coup dur.