Après les annonces du gouvernement pour aider les entreprises françaises face à la crise du coronavirus, les représentants des PME en Occitanie sont très inquiets : ils estiment que cela ne suffira pas à sauver les entreprises locales et réclament des "injections massives de fonds".
Afin de limiter les faillites massives d'entreprises, trop fragiles pour supporter un arrêt total de leur activité pendant plusieurs semaines, le gouvernement va mettre en place un place d'urgence à hauteur 45 milliards d'euros.
L'essentiel - 32 milliards d'euros - se concrétisera en report ou en annulation de charges sociales et fiscales. L'Etat va aussi se porter garant à hauteur de 300 milliards d'euros les prêts bancaires contractés par les entreprises auprès des banques.
"Panique totale !"
Pour les PME , les micro entrepreneurs et les travailleurs indépendants, Bruno Le Maire a détaillé l'action du fonds de solidarité, annoncé la semaine dernière : doté de 2 milliards d'euros par mois, le dispositif est destiné à ceux "qui ont moins d'un million de chiffre d'affaires et qui ont perdu, entre Mars 2019 et Mars 2020, 70% de leur chiffre d'affaires. Ils percevront 1500 euros" a affirmé le ministre de l'Économie.
Ces mesures ne sont pas à la hauteur de la vague qui va nous submerger ! s'insurge Samuel Cette, président de la Confédération des PME d'Occitanie.
Nous avons beaucoup de retour de nos adhérents, beaucoup de patrons de PME sont dans un état de panique totale, souligne le président régional du syndicat des PME. 1500 euros mensuel pour des gens qui ont déjà perdu 70% de leur chiffre d'affaire, c'est ridicule ! Il faut frapper fort et vite en injectant des fonds massivement, d'abord on sauve les entreprises, après on voit...
70% d'entreprises ont moins de 10 salariés en Occitanie
Outre le report de charges sociales, fiscales et de chômage partiel pris en charge au-delà du Smic, le président de la République a aussi annoncé des mesures pour les petites entreprises : Pour les plus petites d'entre elles, et tant que la situation durera, celles qui font face à des difficultés n'auront rien à débourser, ni pour les impôts, ni pour les cotisations sociales. Les factures d'eau, de gaz, d'électricité ainsi que les loyers devront être suspendus a indiqué Emmanuel Macron.
Dont acte ! Alain Di Crescenzo, président de CCI Occitanie, conseille aux entreprises en difficulté de la Région de suspendre dès aujourd'hui :
- le paiement des charges salariales
- les remboursements des prêts bancaires
- demander un remboursement des acomptes d'impôts sur les sociétés
- bien tenir ses comptes et plan de trésorerie
Il faudrait, si les patrons de PME le peuvent, qu'ils prennent eux et leurs salariés leur vacances maintenant, afin d'être tous sur le pont quand l'activité économique du pays va redémarrer, Alain Di Crescenzo, président de CCI Occitanie.
Vers un guichet unique
Les CCI de la région sont en train de travailler à l'élaboration d'un guichet unique pour permettre aux entreprises d'avoir accès à toutes les informations et démarches sur les aides de l'Etat.Toutes seraient regroupées sur un même document accessible sur les sites internets des 13 CCI départementales.
Des réunions en préfecture avec les représentants des PME sont programmées à Montpellier et Toulouse dans la journée pour appliquer et expliquer les dernières décisions du gouvernement.
Pour ceux qui le peuvent, il faut aller travailler ! exhorte Samuel Hervé, représentant du MEDEF 34.
Il faut continuer à faire tourner les entreprises; beaucoup de salariés n'ont pas compris qu'il faut aller travailler même si c'est compliqué. C'est à l'appréciation du chef d'entreprise en fait, s'il ne peut pas faire de télétravail ou si les conditions de sécurité ne sont pas satisfaisantes, on ferme mais dans le cas contraire, si l'arrêté préfectoral le permet, on travaille!
A noter que la cci de L'Hérault a mis en place une cellule de crise, dont voici le numéro 06 63 277398