Coronavirus : une rentrée universitaire en mode virtuel pour les facs de Montpellier ?

Annoncée pour septembre, la rentrée universitaire 2020 promet d'être unique en son genre. Si la faculté de lettres de Montpellier veut donner la priorité au retour "physique" des étudiants sur le campus de Paul-Valéry, la fac des sciences, elle, semble opter pour le tout virtuel. 
 

Vraie rentrée en chair et en os ou rentrée à distance pour les étudiants de Montpellier ? Pour l'heure, la question est encore à l'étude dans les différentes facultés de la ville.
  
En France, la rentrée universitaire est toujours prévue pour le mardi 1er septembre, mais tout dépendra de la situation du pays par rapport à la crise du coronavirus :

La date de rentrée ne sera pas modifiée pour l'enseignement supérieur et se fera bien comme d'habitude au mois de septembre, si les conditions sanitaires le permettent.

C'est ce qu'a déclaré Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur sur France Inter, mardi 20 mai.

Pour la ministre qui veut éviter les amphis bondés, "les enseignants pourront proposer qu'une partie des cours soit dématérialisée mais il y aura aussi du présentiel, car c'est très important de renouer le lien direct entre les professeurs et les étudiants".
 

Du "présentiel" à la fac Paul-Valéry 

Message reçu 5 sur 5 à la fac de lettres de Montpellier. 

Notre priorité, c’est de permettre aux étudiants de revenir sur les campus. Mais avec les règles de distanciation, seul le quart d'entre eux pourront venir physiquement sur le campus. 
 

"Nous sommes donc en train de chercher des solutions...Les étudiants pourraient  peut-être venir en cours à tour de rôle une fois, toutes les deux ou trois semaines" explique François Perea, vice-président Université Montpellier 3, délégué au numérique. 

"Nous devons aussi réfléchir à la manière de filmer les cours et d'équiper les salles, nous laissons le choix aux professeurs d’élaborer eux-mêmes leurs solutions et de choisir ce qui leur convient le mieux ".
  

Les enseignants universitaires sur le pont 

Cette crise a montré un engagement sans précédent des équipes universitaires : "dans un temps très court, elles se sont mobilisées pour assurer la continuité pédagogique et les évaluations", souligne Olivier Laboux, vice-président de la Conférence des présidents d’université (CPU). 

Je suis fier des mes collègues !


renchérit François Perea. Le vice-président délégué au numérique de la fac Paul-Valéry est intarissable sur le sujet : 

Il ne faut pas croire que les profs se sont mis en vacances depuis le corona, bien au contraire !
Ils ont dû s’adapter pour envoyer leurs cours aux étudiants, adapter les examens qui ont lieu en ce moment même à cette situation si particulière, multiplier les réunions pour trouver des solutions à chaque problème.
Nous avons même été la première université de France à lancer un sondage par SMS auprès de tous les étudiants pour identifier ceux qui n’avaient pas accès à un ordinateur. Au total, nous en avons envoyé environ 500 avec des cartes SIM.

 

Le vice-président Perea estime qu'il est indispensable que les étudiants reviennent sur le campus dès la rentrée de septembre.

Depuis que la fac est fermée, nous avons reçu beaucoup de messages chaleureux de leur part, disant "merci de penser à nous". Comme les profs, ils ont besoin de cette inter-action humaine.
 

Rentrée à distance privilégiée par la fac de sciences

 

Un état d'esprit que ne partage pas a priori la fac de sciences de Montpellier. 
Tous les professeurs qui y enseignent ont reçu récemment un mail de la direction où deux scénarios sont envisagés pour la rentrée : 

  • Scénario 1 : l’absence de tout enseignement en présentiel,
  • Scénario 2 : Une tolérance pour certains enseignements avec l’application de mesures barrières très strictes. Une présence des enseignants et étudiants sur le campus sur la base du volontariat. Les enseignants auront la liberté, s’ils le souhaitent, de préparer des enseignements totalement à distance.

Il semblerait que le scénario 2 soit très difficile à mettre en œuvre : en moyenne dans les travaux dirigés (TD) de début d’année, on compte 30 à 40 étudiants.

Il faudrait donc que chaque étudiant nettoie sa place après chaque cours. La gestion des salles incluant le délai de nettoyage s'avère complexe, au vu des créneaux déjà serrés.

Quant au budget alloué à une multi-désinfection (nettoyage plusieurs fois par jour de tous les espaces communs), il  promet d'être conséquent et n’a d'ailleurs pas encore été évalué par la direction de l'université.


Selon un enseignant la fac de sciences que nous avons joint :
 

Il serait plus sérieux et plus économique pour tout le monde de partir sur aucun cours en présentiel (scénario 1) et de s’en tenir là.


Certains professeurs estiment qu'il serait moins onéreux d’améliorer la capacité des serveurs de l’université pour les cours en distanciel que de mettre en place le scénario 2.

D'autant qu'en cas de seconde vague et de retour au confinement entre septembre et décembre, il faudrait aussi se remettre aux cours à distance. Entre également dans la balance le coût de la location d'appartement ou de chambre universitaire pour les familles, surtout s’il y a reconfinement. 
  

Gel des frais universitaires

C'est l'une des rares bonnes nouvelles de cette rentrée universitaire hors normes.

Les frais d’inscription dans l’enseignement supérieur étant désormais indexés sur l’inflation, ils auraient dû augmenter de 1,2% pour l’année universitaire 2020-2021.

En raison de la crise sanitaire, Frédérique Vidal a annoncé le 19 mai dernier lors d'une audition à l'Assemblée nationale, qu'une exception serait faite :
 

Nous allons déroger à cette règle et veiller à ce qu’il n’y ait pas d’augmentation des frais pour la rentrée prochaine,

Une décision saluée du bout des lèvres par l'UNEF.
Le syndicat étudiant réclame en fait l'abrogation pure et simple de l'arrêté qui indexe les frais de inscription sur l'inflation, d'autant que que 20% des étudiants français vivent sous le seuil de pauvreté.
   

20 000 futurs étudiants de plus en France

Le ministère de l'Éducation a recensé  20 000 bacheliers de plus que l'an dernier, inscrits sur la plateforme d'accès à l'Enseignement supérieur.

Dès l'ouverture de la plateforme le 19 mai, 71 000 lycéens avaient déjà validé une première proposition. 
    

Plus de 1,5 million de propositions ont été faites à plus de 453 000 candidats


" et les choses se déroulent de manière tout à fait satisfaisante", a assuré Frédérique Vidal en début de semaine.

A cause de la crise sanitaire, le bac 2020 sera validé via le contrôle continu mais les élèves de Terminales ne savent toujours pas s'ils pourront retourner ou non au lycée avant les vacances d'été, ni ce qu'on y attendra d'eux.
    
L'an passé, Parcoursup avait laissé 1 175 bacheliers sans affectation à la rentrée. 

   
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