Coronavirus : suspension du Top 14 de rugby, le Stade Toulousain et le Castres olympique en chômage partiel

Face à la progression de l'épidémie de Covid-19 le Top 14 de rugby est suspendu au moins jusqu'au 18 avril. Toulouse et Castres ont opté pour le chômage partiel depuis lundi 16 mars. Cela va coûter cher aux clubs et les joueurs doivent se maintenir en forme sans accès aux installations sportives.

Les règles de confinement face à l'extension de la contagion au Covid 19 s'appliquent aussi aux clubs sportifs professionnels.
Vendredi 13 mars la suspension des championnats de rugby a été décidée et les présidents de club du Top 14 ont opté à l'unanimité pour la mise en place du chômage technique (aussi appelé chômage partiel) à partir du lundi 16 mars.
Dans ce sport où les recettes de billetterie lors des matches sont beaucoup plus importantes dans les budgets des clubs, proportionnellement aux droits télé (par exemple pour la Ligue 1 de football), le manque à gagner se chiffre à près de 100 millions d'Euros pour l'ensemble du championnat.

Trois scénarios pour une fin de saison

Le coût du chômage technique vient en plus : le maintien de 70% du salaire brut de chaque joueur, même après la contribution de l'Etat - plafonnée à 4 fois le SMIC - va lui aussi peser sur les finances des clubs.
Du coup tous les scénarios possibles sont envisagés :
  • reprendre normalement la saison après la fin de la crise, quitte à décaler la finale de plusieurs semaines après la date initialement prévue au samedi 26 juin
  • opter pour une reprise raccourcie pour respecter la date de fin de contrat d'un tiers des joueurs du championnat, soit le 30 juin, par exemple avec des quarts de finale directs, puis demi-finales et finale, donc avec les 8 premiers du classement
  • s'arrêter à la situation actuelle, soit en appliquant les règles de qualifications européennes et de promotion-relégation normales, soit en "gelant" cette saison et en redémarrant la prochaine avec les mêmes équipes
Les conférences par téléphone entre présidents sont quasi quotidiennes, mais limitées par l'attente des décisions des autres championnats européens, et la nouvelle que les quarts de finale des coupes d'Europe sont suspendus dans l'attente d'une date de report.Du côté des joueurs la situation n'est pas simple à gérer non plus.
Le statut de mise en chômage technique leur garantit le maintien d'un revenu proche de leur salaire net, mais exige en contrepartie qu'ils restent à la disposition de leur club, prêts à reprendre la compétition à tout moment.
Pas question donc pour les joueurs des îles du Pacifique sud de rentrer quelques semaines au soleil; pas question non plus de se retrouver en petits groupes pour des entraînements improvisés, ni à la salle de sports pour des exercices de muscu.

L'accent mis sur l'autonomie

Ce sont des professionnels qui doivent savoir se maintenir en forme et conserver une hygiène de vie quotidienne, même hors période de compétition.
Cette capacité à se prendre en charge en autonomie est d'autant plus essentielle que le statut de "mise en chômage technique" ne permet pas en revanche au club de transmettre aux joueurs des consignes de travail physique, ni des programmes d'exercices à respecter. A Toulouse on a pris les devants dès la semaine dernière : les personnels techniques et administratifs fonctionnent en équipe réduite, les bénévoles du secteur associatif restent chez eux, et les joueurs bénéficient d'une semaine de "congés", qui leur permet de se soumettre à un programme allégé, avec une priorité à la récupération et au maintien en forme physique.

La responsabilité sociale en premier

Ce délai d'une semaine va permettre aux dirigeants d'avancer dans la recherche de solutions pour la suite de la compétition, et de prendre des décisions en conséquence pour la gestion de l'effectif professionnel.
Pour le président Didier Lacroix le club a un rôle sociétal et doit donner l'exemple dans le respect des directives gouvernementales pour la sécurité sanitaire.
 Face aux gens qui souffrent, qui perdent des proches, l'aspect économique doit passer au second plan.
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