Covid-19 : Risque de saturation des hôpitaux en Languedoc-Roussillon

Malgré la mise en place du couvre-feu généralisé à 18h, le nombre d’hospitalisation en raison du Covid-19 ne cesse d’augmenter. Les spécialistes parlent d’une seconde vague qui dure et craignent une nouvelle saturation des services. 

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C’est une seconde vague, qui dure, qui dure et qui pour
l’instant n’a pas l’air de vouloir s’arrêter. Au point d’inquiéter
sérieusement le directeur du CHU de Montpellier, Thomas Le
Ludec : “Depuis une dizaine de jours, nous constatons une
accélération des admissions de patients covid en médecine et
en réanimation. Nous devons nous réorganiser pour pouvoir
faire face à ces nouvelles arrivées”


Sur les 21 lits disponibles pour les patients victimes du virus,
19 sont déjà pris. Problème : le nombre d’admissions dans le
service ne cesse d’augmenter, au point d’atteindre ces derniers
temps, une à deux admissions par jour de personnes atteintes
de la covid en soins critiques.


Une situation de pré-saturation


Le personnel du CHU de Montpellier évoque une situation de
pré-saturation : l’hôpital est en capacité de mobiliser 37
nouveaux lits pour faire face aux nouveaux patients, sans
décaler aucune intervention chirurgicale. Mais au-delà, pour
pouvoir répondre à la demande, les services hospitaliers
devront se réorganiser sur l’ensemble de la région. Et ce ne
sera pas sans conséquences : un besoin accru de personnel
hospitalier et surtout un retard dans la prise en charge des
patients atteints d’autres pathologies que la Covid.


Du côté des Pyrénées-Orientales, l’hôpital de Perpignan fait
également face à une brusque montée du nombre de patients
covid depuis mardi : 33% en deux jours. Une situation qui a
poussé la direction à interdire les visites au sein de
l’établissement.

Il fallait avant tout protéger les patients hospitalisés mais aussi le personnel médical ,

Laure Salellas. chargée de communication de l’hôpital de Perpignan


Une situation, en revanche, moins tendue dans le Gard. Le
CHU de Nîmes accueille actuellement 120 patients. Au plus
haut de la crise, ils étaient 250 hospitalisés. Il reste encore un
peu de marge.

Une épidémie hors contrôle


Sur le plan national, le rebond est constaté. Depuis deux
semaines, la reprise de l’épidémie est bien présente (l’effet
des fêtes), mais selon l’épidémiologiste Mircéa Sofonéa, il
garde une faible amplitude (1,1). L’épidémie est certes
considérée comme hors de contrôle, mais pas de menace
imminente sur la saturation des hôpitaux.
Néanmoins, il prévient, pour éviter une troisième vague en
mars, il faudrait envisager un nouveau confinement .

Le problème qui nous attend est ce variant britannique. Pour l’instant, celui-ci n’est pas majoritaire mais il pourrait devenir une menace dès la mi-mars. Pour le contrer, il serait peut-être justifier de renforcer les contraintes sanitaires dans les semaines à venir pour baisser drastiquement le nombre de cas et ainsi limiter dans un second temps l’explosion du nombre de patients atteints par le variant

Mircéa Sofonéa, Epidémiologiste


Vers un nouveau confinement ?


Pour le directeur du CHU de Montpellier, il est encore trop tôt
pour se prononcer sur le besoin d’un nouveau confinement,
les effets de l’instauration du couvre-feu généralisé à 18h
n’ont pu encore être mesurés. 

Il faut attendre de connaître le taux de pénétration des nouveaux variants sur notre territoire. Si ce taux est trop impactant, alors le couvre-feu ne suffira pas, il faudra des mesures plus fortes”

Thomas Le Ludec, directeur du CHU de Montpellier

Une inquiétude partagée par le
coordonnateur du département des maladies infectieuses et
tropicales du CHU de Montpellier, le professeur Jacques
Reynes :
“Nous espérions une accalmie en mai-juin avec les beaux
jours, malheureusement la progression du virus va se
poursuivre, d’où l’importance de la vaccination. Le variant
anglais n’est pas plus agressif, mais sa propagation se fait
bien plus facilement”.


Bref, mathématiquement le nombre de patients atteints du
virus devrait donc se multiplier dans les semaines à venir. Les
effets de la campagne de vaccination (qui vient tout juste de débuter) ne
devant pas se ressentir avant deux ou trois mois.

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