La Suisse a décidé vendredi 11 septembre de placer neuf régions métropolitaines françaises dont l'Occitanie dans la catégorie des zones à risque après une forte résurgence des cas de Covid-19, mais d'en exclure les régions frontalières.
Cela signifie que les personnes revenant de ces régions doivent se placer en quarantaine pendant dix jours à leur arrivée en Suisse, car depuis début juillet, tout pays ayant plus de 60 cas pour 100 000 habitants pendant quatorze jours peut être classé "à risque".
Quarantaine obligatoire : dès le 14 septembre, plusieurs régions de France figurent dans la liste. pic.twitter.com/3JTlWh4VXc
— BAG – OFSP – UFSP (@BAG_OFSP_UFSP) September 11, 2020
Or, la France remplit ces conditions depuis bien plus de quatorze jours. Mais le gouvernement suisse, après avoir tergiversé pendant plusieurs jours, a décidé de ne pas placer l'ensemble de l'Hexagone sur sa liste rouge, mais de créer une liste de régions à risque.
Neuf régions françaises sont ciblées, à compter du 14 septembre: le Centre-Val de Loire, la Corse, les Hauts-de-France, l'Ile de France, la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine, l'Occitanie, les Pays de la Loire et la Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), ainsi que huit territoires d'outre-mer. La région autrichienne de Vienne a également été inscrite sur la liste.
Mais comme il n'y a pas de contrôle systématique aux frontières, le gouvernement mise "sur la responsabilité individuelle" pour respecter les consignes. Les tricheurs risquent une amende allant jusqu'à 10 000 francs suisses, environ 9 300 euros.
Régions frontalières exclues
Quelque 180 000 personnes résidant en France viennent ainsi par exemple exercer chaque jour une activité lucrative en Suisse, où ils constituent une main-d'oeuvre vitale pour beaucoup d'entreprises et les hôpitaux.
Avec ce nouveau système de régionalisation, seules les personnes revenant des zones à risque sont tenues de se mettre en quarantaine, mais pas celles qui circulent dans un espace transfrontalier.
Les frontaliers sont déjà exemptés de l'obligation de quarantaine. Sont désormais également exemptés de l'obligation de quarantaine les acteurs culturels et les sportifs revenant respectivement d'un événement ou d'une compétition, ainsi que
les personnes ayant pris part à un congrès spécialisé.
Les personnes qui, pour des raisons professionnelles ou médicales, doivent se rendre dans une zone à risque et ne peuvent pas reporter leur voyage sont également exemptées de la quarantaine. Dans ce cas, il faut que le séjour à l'étranger ne dure pas plus de cinq jours.
La Suisse, qui compte quelque 8,5 millions d'habitants, a été jusqu'à présent relativement épargnée par le nouveau coronavirus, malgré sa proximité avec l'Italie, qui fut l'épicentre de l'épidémie en Europe.
Mais depuis la mi-juin, le nombre de cas quotidiens, alors proche de la vingtaine, n'a cessé d'augmenter, dépassant vendredi pour la première fois depuis avril la barre des 500.
Et si trois quarts des personnes testées positives ont moins de 40 ans, plusieurs décès observés dans des institutions pour personnes âgées ont fait grand bruit dans le canton de Fribourg.
Dans cette région, huit seniors sont décédés en l'espace de quelques jours dans la maison de retraite de Siviriez et dans un établissement médico-social à Bulle.
Ces établissements comptent actuellement 55 résidents et 32 collaborateurs positifs. Face au regain de l'épidémie, les autorités ont rendu obligatoire depuis juillet le port du masque dans les transports publics. Et plusieurs cantons l'ont également rendu obligatoire dans les magasins.
Le ministre de la Santé a souligné que les cantons fortement touchés ont pris "leur responsabilité" ces dernières semaines, citant la fermeture des discothèques à Genève. Il a en revanche fait part de son inquiétude face à la recrudescence de la transmission dans les fêtes privées.