Covid : Grippes, gastro-entérites, bronchites, ces maladies virales ralenties par les gestes barrières et le confinement

En pleine crise de coronavirus, les maladies infectieuses hivernales, comme la grippe, les gastro-entérites, bronchites et autres rhinites ont désertées les cabinets médicaux. Selon les dernières données de Santé publique France, les virus ont quasiment disparu de la circulation.

"Un peu de gastro-entérites, peu de rhinopharyngites depuis 15 jours, cette année en fréquence on a une baisse de  30 à 50%  de ces pathologies" constate le docteur Marguerite Bayart dans son cabinet médical à Albi. Une tendance confirmée par d’autres cabinets médicaux en Occitanie, les consultations pour ces pathologies saisonnières ont réellement diminué. Selon le docteur Stéphane Oustric, cette situation est due à "un mécanisme plurifonctionnel".

Pourquoi les virus hivernaux circulent moins ?

Le président départemental 31 de l’Ordre des médecins l’explique par "un mécanisme de conjonction favorable de trois éléments" : des températures très clémentes, le respect des gestes barrières et le faible mouvement des populations entre l’hémisphère Sud et l’hémisphère Nord.

"Nous sommes le 15 décembre, à cette période de l’année, avant, on avait de la neige à Toulouse et en périphérie, il pouvait même y avoir jusqu’à 2 mètres de neige en Ariège. Il y a encore 15 jours, les températures étaient encore douces. Ces éléments climatiques font que les virus circulent beaucoup moins".

Le deuxième élément est l’application des gestes barrières imposée depuis le début de l'épidémie de coronavirus. "On se papouille moins depuis le Covid, on a moins de proximité, on se lave les mains plus souvent et on met des masques, tout cela diminue l’échange de flore, c’est une forme d’écologie bactérienne virale qui a un réel intérêt".

Enfin, le médecin rappelle que depuis le début de la crise du Covid, "les voyages sont quasiment à l’arrêt. Il n’y a plus de gens qui se déplacent entre l’hémisphère Sud et l’hémisphère Nord et par conséquent les virus saisonniers ne voyagent pas non plus".

Avec le port du masque, le lavage des mains plus réguliers et le confinement, les virus hivernaux ont moins d’espace pour circuler. Ces gestes barrières ont donc contribué à freiner leur propagation. 

Le virus de la grippe serait quatre fois moins présent qu’en 2019

C’est peut-être le seul effet positif du Covid-19, avec la mise en place des gestes barrières, port du masque, distanciation sociale, lavage des mains et le confinement, les maladies virales comme la grippe ont fortement diminuées cette année. Les candidats aux vaccins contre la grippe ont été aussi plus nombreux cette année.

Selon le dernier bulletin épidémiologiste de de Santé publique France du 9 décembre 2020 (Chiffres clés en Métropole-Surveillance de la grippe depuis la semaine 40) :

"Il n’y a  pas de circulation active des virus grippaux identifiée par les réseaux de surveillance dédiés, seuls 7 virus grippaux détectés en milieu hospitalier dans des régions différentes dont au moins 2 chez des personnes de retour d’un voyage à l’étranger Outre-mer ".

Selon ce dernier bilan, depuis la semaine 40, les compteurs sont à zéro :

  • le nombre de cas graves de grippe admis en réanimation est de 0
  • le nombre d’épisodes d’infections respiratoires aigües liés à la grippe dans les collectivités de personnes âgées est de 0.
  • le nombre de prélèvements positifs pour la grippe identifiés dans le cadre de la surveillance en médecine ambulatoire du réseau Sentinelles est aussi à 0.
  • le nombre de prélèvements positifs pour la grippe identifiés par les laboratoires hospitaliers notifiés au Centre national de référence (CNR) des virus respiratoires (dont la grippe) est de 7.

Gastro-entérites, rhinopharyngites, bronchites... jouent les absents

Le dernier bulletin du réseau Sentinelles montre sur la semaine du 31 novembre au 6 décembre en France métropolitaine que "le taux d’incidence des cas de diarrhée aigüe vus en consultation de médecine générale a été estimé à 65 cas pour 100 000 habitants. Cette estimation est stable par rapport à la semaine 48."

Les pharmaciens constatent eux aussi une baisse de l’automédication, les rayons de médicaments qui sont vendus sans ordonnances n’ont pas été pris d’assaut, comme l’explique Caroline Tortissier, pharmacienne à Albi :

"Grâce à la Covid, pour le coup les gestes barrières sont davantage respectés, le masque est à mon avis le premier geste barrière pour tout ce qui est rhinopharyngites et bronchites, cela a largement diminué ces pathologies et puis l’utilisation du gel hydroalcoolique permet d’éviter le virus de la gastro-entérite."

Des gestes barrières qu'il faut continuer d'appliquer, des gestes simples de prévention et qui font barrage aux virus. Des réflexes qu'il faudrait conserver à l'avenir, "on sera peut-être moins tactile, on se serrera moins la main, peut-être que nos relations seront même plus sincères, dans tous les cas les gestes barrières sont d'une efficacité redoutable, la preuve!", conclut le docteur Stéphane Oustric.

 

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