Déconfinement : fleuristes et pépiniéristes rouvrent leurs portes mais les pertes sont lourdes

C'est un timide retour à la normale pour les fleuristes et les pépiniéristes horticulteurs. Certes, le déconfinement arrive au bon moment, quand le temps est aux plantations, mais les deux mois de fermeture ont mis à mal la filière. Reportage dans le Tarn.

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Dans la pépinière qui jouxte le Jardin des Martels dans le Tarn, le soleil qui accompagne ce début de week-end de l'Ascension, associé au déconfinement, a ramené les amoureux des plantes et des fleurs dans les allées.

C'est le bon moment. Le printemps est LA saison des pépiniéristes (70 % du chiffre d'affaires) : il est donc encore temps de la "sauver". "Mi-mai, c'est encore bien car ce n'est pas la grosse chaleur", explique Loïc Dominique, pépiniériste, "les alternances de pluie qui permettent de remeubler la terre et de beaux jours qui permettent de bien raciner, c'est vraiment une bonne période pour planter". Cette pépinière tarnaise, réputée, a tiré son épingle du jeu pendant le confinement.  Certes, début avril, le gouvernement n'avait autorisé la réouverture des jardineries que pour les plants alimentaires mais il était possible d'organiser une filière parallèle. "Dans un premier temps, on a mis en place un système de ventes en ligne, avec un drive", détaille Loïc Dominique, "ce qui nous a permis de maintenir notre production en amont. On a hésité à maintenir une production normale mais on s'est dit que si on ne vendait pas, le parc était aussi un gros consommateur de nos plants". 

Toutes les pépinières n'ont pas eu cette chance et la filière est très inquiète : elle craint une perte sèche de 200 millions d'euros dans l'ensemble du pays.Le constat est difficile aussi pour les fleuristes, fermés depuis la mi-mars. Morgane Flèche, artisan-fleuriste à Lavaur, dans le Tarn toujours, revoit avec plaisir ses clients revenir mais le mois d'avril ne pourra pas être compensé, d'autant que la reprise de l'activité est progressive. Morgane Flèche ne peut ouvrir que 4 jours par semaine au lieu des 7 habituels, pour des raisons de garde d'enfants. Elle compte sur les livraisons et une date-clé à ne pas rater : la fête des mères. "Cela ne va pas reprendre tout de suite. Déjà, il y a beaucoup d'annulations de mariages. Cela va être très compliqué de retrouver une clientèle comme j'ai pu en avoir l'année dernière", reconnaît-elle.

Et puis, il y a les pertes sèches. Pour reconstituer les stocks, les fleuristes ont dû faire de gros efforts de trésorerie. Tous ne le pourront pas. Des boutiques risquent de rester définitivement closes, victimes de l'épidémie.
 
Voir le reportage de Laurent Dubois et Clara Delannoy, de France 3 Occitanie : 
 

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