Déconfinement : fortes inquiétudes pour les professionnels des sports de pleine nature à Millau

Toutes les activités de pleine nature sont redevenues praticables. La crise du coronavirus frappe durement les professionnels de ce secteur touristique qui naviguent entre satisfaction de reprendre et inquiétude pour l’avenir. Avec le déconfinement, la filière reprend une bouffée d’air.

Après le VTT le 11 mai, le canoë est la dernière activité à avoir obtenu l’autorisation d’être pratiquée par les professionnels. Depuis le 21 mai les loueurs peuvent mettre à l’eau leurs embarcations en respectant un protocole sanitaire précis qui a été défini par le ministère des sports :
 

« Les vélos, les canoës, on nettoie tout ! » explique Manu Barre co-gérant de Roc et Canyon à Millau. « On désinfecte vélos, casques, canoës, paddles, gilets de sauvetage, ou on les met en quarantaine quand ils n'ont pas encore été désinfectés. Il y a peu de clients en ce moment. »

 

Seules les embarcations individuelles sont autorisées dans le Sud-Aveyron, pas d'excursion possible en canoë biplace. Les loueurs adaptent leurs activités aux contraintes de distanciation. Terminées les navettes en minibus,
les clients doivent prendre leur voiture à l’arrivée. C’est uniquement le chauffeur qui est ramené à son véhicule.
 


Les inquiétudes sont bien présentes

« On est contents d’y retourner », explique Fred Jeanneau-Séguret, gérant des Bateliers du viaduc. «Mais on est réellement dans l’attente d’un retour à la normale ».
Il emploie 15 personnes au plus haut d’une saison classique. Cette année il n’a pas pour l’instant engagé de personnel.

« Les contraintes sanitaires impliquent des rentabilités trop faibles. Si j’embauche des gars et que ça ne marche pas, comment je fais pour les payer ? Je les vire ? Je suis très inquiet, j’espère réellement une réouverture totale fin juin au plus tard.»

A Millau, le parapente est une des disciplines phares des sports de pleine nature. Pendant les deux mois de confinement, seuls les nuages ont parcouru le ciel millavois. Depuis quelques jours la quiétude du bleu fait place au bigarré des voiles des parapentes. Cette pratique propose des baptêmes en biplace pour le grand public en manque d’air et de sensations.
 


La protection avant tout  

Le vol libre s’adapte aujourd’hui également aux règles sanitaires imposées. « Le gouvernement autorise la pratique du parapente dans le respect des distanciations » explique Roland Thurel, pionnier de la discipline.
« Et si ce n’est pas possible, il appartient aux professionnels de mettre toutes les conditions en place pour protéger le client. »
Comme partout, il y a du désinfectant. Il est demandé aux clients de porter un masque sur le visage, des lunettes type masque de ski, une charlotte sous le casque- et même de venir avec les leurs si possible- et des gants.

« En fait, on fait surtout ça pour nous protéger », précise Antoine Laurens, moniteur à Airzone parapente. « En biplace on est juste derrière le client, face au vent. On se prend les larmes, les postillons… »


« Le plus dur c’est de ne pas savoir »

L’Acroparc du Mas près de Millau, a rouvert ses portes le week-end de l’Ascension. Cette activité, destinée au grand public plutôt familial, propose des parcours acrobatiques en hauteur, des jeux gonflables et du kart à pédales.
 
Tout est en place pour partager un bon moment intergénérationnel. Le protocole n’y est pas facile à mettre en pratique. « Tout a été mis en place pour pouvoir appliquer les mesures sanitaires gouvernementales » explique Remi Achouianltz le gérant.

« Mais, un jour on nous demande d’installer des distributeurs de gel hydroalcoolique au départ et à l’arrivée de chaque parcours et depuis le 19 mai le ministère change de méthode et oblige le client à porter des gants. Alors on a couru partout pour en trouver. Tous les jours il y a des nouvelles infos qui arrivent.»

Le reportage à Millau de Mathilde De Flamesnil et Régis Dequecker 
Malgré l'incertitude liée au bon déroulement de cette de saison, tous les acteurs de la filière des sports de pleine nature veulent que tout soit prêt pour la réouverture totale. Mais l’inquiétude est bien présente pour ces professionnels. Deux colonies de vacances se sont désistées pour le mois d’août à l’Acroparc du Mas.

Remi Achouianltz conclut : « autant on peut passer une année blanche, mais plus ?». Tous les professionnels précisent que tant que les restaurants et les campings resteront fermés, la clientèle ne viendra pas.
À l’appréhension de cet été, se mêle déjà l’angoisse des éventuelles répercussions de la crise sur 2021 voire 2022.
 
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