Sur l’ensemble du territoire métropolitain, le couvre-feu s’appliquera à compter de 18H à partir de ce samedi et pour au moins 15 jours. Par contre, Jean Castex n'a pas annoncé de nouveau confinement.
Au lendemain d'un nouveau Conseil de défense sanitaire, Jean Castex a tenu une conférence de presse à 18H00, entouré de pas moins de six ministres: Olivier Véran (Santé), Jean-Michel Blanquer (Education nationale), Bruno Le Maire (Economie et Finances), Elisabeth Borne (Travail), Roselyne Bachelot (Culture) et Frédérique Vidal (Enseignement supérieur).
Annonce essentielle du Premier ministre: "Sur l’ensemble du territoire métropolitain, le couvre-feu s’appliquera à compter de 18H à partir de ce samedi et pour au moins 15 jours". Cette disposition s’appliquait déjà dans 25 départements. "Il apparait selon les données disponibles à ce jour que cette mesure a une efficacité sanitaire," assure le Premier ministre.
Pourquoi partout en France ? "Plus aucun département ne présente un taux d’incidence à 7 jours inférieur à l’objectif de 50 pour 100 000 habitants. Elle vise à réduire encore davantage les contacts sociaux sur les heures de fin de journée, tout en permettant le maintien des activités économiques, éducatives et des déplacements pendant la journée," explique Jean Castex.
Cela signifie qu’à partir de samedi 18h, chacun devra être chez soi.
Les dérogations, très limitées, seront les mêmes que celles actuellement applicables pour le couvre-feu à 20h.
Pas de nouveau confinement
"En effet, à l’heure où je vous parle, la situation sanitaire n’exige pas que nous mettions en place un nouveau confinement," explique Jean Castex. mais il prévient tout de suite: "Si nous constatons une dégradation épidémique forte, nous serions conduits à décider sans délai d’un nouveau confinement car nous devons, comme nous n’avons cessé de le faire depuis le début de cette crise, nous préparer à toute éventualité".
Ecole
Les établissements scolaires restent ouverts. Mais le gouvernement décide de
- Renforcer le protocole sanitaire dans les cantines scolaires ;
- Suspendre jusqu’à nouvel ordre les activités physiques et sportives scolaires et extrascolaires en intérieur ;
- Augmenter la capacité de dépistage dans les établissements scolaires, avec un objectif de 300 000 tests par semaine, soit plus d’un million par mois;
Jean-Michel Blanquer, Ministre de l'éducation nationale, a précisé le maintien du fonctionnement en mode hybride présentiel-distanciel pour les lycées au-delà du 20 janvier et pour la cantine et l'interdiction de brassages entre les classes à l'école primaire. "Les élèves d'une même classe mangeront à la même heure, à la même table".
Dans les Universités, à partir du 25 janvier, Jean Castex annonce la reprise par demi-groupe des travaux dirigés des élèves de 1ère année, puis si la situation sanitaire le permet, aux étudiants des autres niveaux.
Vaccins
Le gouvernement a décidé d'ouvrir dès lundi 18 janvier également, la vaccination aux personnes présentant "une des six pathologies conduisant à un très haut risque de forme grave de la maladie" en plus de ceux qui étaient déjà prévus. Au total, plus de 6,4 millions de Français sont amenés à se faire dépister à partir de lundi.
L’accès à la vaccination nous permet d’espérer une sortie progressive de cette crise d’ici l’été prochain
Jean Castex assure que plus de 700 centres de vaccination seront ouverts lundi. A compter de demain matin 8 heures, il sera possible de prendre rendez-vous par internet ou par téléphone auprès de ces centres. "L’accès à la vaccination nous permet d’espérer une sortie progressive de cette crise d’ici l’été prochain".
Olivier Véran a précisé comment prendre rendez-vous pour se faire vacciner si vous faites partie des personnes autorisées à le faire :
- Prendre rendez-vous sur www.sante.fr ou par téléphone au 0800 009 110
- Pour les personnes à haut risque, il faut d'abord consulter son médecin traitant.
- Le jour du rendez-vous : avoir sur soi une carte d'identité et une carte vitale (ou une attestation de droits).
20 000 nouveaux cas chaque jour
La situation épidémiologique se dégrade en France. Environ 20.000 nouveaux cas de covid-19 sont comptabilisés chaque jour, loin des 5.000 espérés à la mi-décembre par le gouvernement. Mercredi, plus de 23.000 contaminations ont été enregistrée en 24 heures et la pression hospitalière ne faiblit pas, selon les données de Santé publique France.
En Occitanie, l’Agence régionale de la santé (ARS) indique dans ce dernier bulletin que les taux d’incidence ont fortement progressé ces derniers jours dans l’ensemble des département. Mercredi soir, Seul l'Ariège dépasse les 200 cas pour 100 000 mais les Hautes-pyrénées, la Lozère, le Gard, le Tarn et l'Aude y sont presque.
Forte augmentation en Occitanie
Une augmentation de la circulation du virus à laquelle il faut associer une légère augmentation des taux de dépistage, +16% et le recensement d’une plus forte augmentation de taux de positivité, +33%. Mardi 12 janvier, 1340 hospitalisations étaient en cours, +93 dont 135 en réanimation, +19 et à ce jour 2285 décès ont été constatés en établissements de santé depuis le début de l’épidémie, plus 46 en 4 jours.
L'ARS d'Occitanie indiquait 1340 hospitalisations en cours mardi soir (+93) dont 135 en réanimation (+19), et 2285 décès constatés en établissements de santé depuis le début de l’épidémie en mars (+46 en 4 jours).
Premières réactions
Philippe Léon est président des commerçants de la rue Alsace-Lorraine à Toulouse, la plus grande rue commerçante de Toulouse et il est passablement agacé par un couvre-feu à 18h. Face à la cette nouvelle mesure il s’insurge. « On est des boucs émissaires, encore une fois ça tombe sur les petits commerçants indépendants et les gros se gavent. »
On est des boucs émissaires, encore une fois ça tombe sur les petits commerçants indépendants et les gros se gavent
« Il faut qu’on nous explique comment on est plus dangereux dans 30 m² en respectant toutes les mesures que dans un hypermarché de 20.000 m² où des milliers de gens touchent les mêmes produits sans aucun contrôle ? Là-bas on ne contamine pas, chez nous on contamine, à qui veut-on faire croire ça ? Ce n’est pas pour un motif sanitaire qu’ils ferment les petits commerces, car si tel était le cas, ils fermeraient les grandes surfaces, comme en Espagne et on laisserait les petits commerces ouverts. »
Et de conclure, « Qu’est-ce que ça va changer qu’on ferme à 18 heures au lieu de 19 heures ? Un coiffeur va perdre son après-midi et 20 % de son chiffre d’affaires avec ce genre de mesure. »
Jean-Luc Moudenc – maire LR de Toulouse
« Un confinement à partir de 18 heures, j’essaie d’imaginer ce qu’il pourrait se passer », étaye Jean-Luc Moudenc. Selon lui, nombre de Toulousains risquent « de ne pas faire leurs courses en sortant du boulot, ou en allant chercher les enfants à l’école », ce qui emmènera à « une inquiétante fragilisation du commerce indépendant ».
Carole Delga – pdte PS de la Région Occitanie
Elle proposait de concilier "un confinement généralisé le dimanche, tout en territorialisant les mesures plus restrictives de couvre-feu à 18h et de confinement le week-end entier. Lorsque la circulation du virus est faible, il ne me semble pas cohérent d'imposer des restrictions qui bousculent totalement l'organisation des familles, des salariés". Elle n'a pas été entendue.
UMIH Occitanie
"Le manque de visibilité, l'impossibilité d'accéder au portail des indemnisations dans des délais permettant d'honorer les échéances de fin de mois et, les décrets d'application ubuesques, totalement incohérents avec la réalité de la vraie vie, conduisent les professionnels (adhérents comme non adhérents UMIH) vers une grogne qui ne se maîtrise plus," prévient l'Union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie.