Dans 5 établissements scolaires de Bagnols-sur-Cèze (Gard), c'est la grève illimitée. Parents, enseignants et personnels dénoncent la nouvelle carte de l'enseignement prioritaire, qui les priveraient de moyens conséquents s'ils en sortaient. Le mouvement de grogne prend de l'ampleur en France.
A Bagnols-sur-Cèze, 5 établissements sont en grève illimitée depuis ce 27 novembre. Parents, enseignants et personnels municipaux dénoncent la nouvelle carte des Réseaux d'Education Prioritaires (REP), dont ils sortiraient si elle était confirmée. Outre les moyens supplémentaires dont ils disposent, 4 écoles et le collège des Bosquets verrait aussi l'encadrement des élèves en pâtir, le taux d'encadrement des enfants étant plus élevé dans les REP.
Bons résultats
Des économies inacceptables pour les acteurs bagnolais du dossier, au regard, disent-ils, des bons résultats obtenus depuis la création du REP de Bagnols-sur-Cèze, en 1999. Jean-Baptiste Le Blaye, parent d'élève FCPE, Philippe Mahier, professeur d'histoire-géographie au collège du Bosquet et Marie-Laurence Chabrier, enseignante à l'école maternelle Jules Ferry, l'ont expliqué à nos reporters Luc Calmels et Denis Pardanaud. Ils ont pu assister à l'assemblée générale qui s'est tenue ce jeudi matin.
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Les établissements (écoles et collèges) labellisés "Education Prioritaire" reçoivent des dotations supplémentaires : les enseignants, outre une indemnité spécifique, bénéficient de décharges horaires et de moyens permettant l'accompagnement accru des élèves, l'aide aux devoirs au collège, et un nombre limité d'enfants par classe.
La France totalise aujourd'hui 1082 Réseaux d'Education Prioritaires (REP), dont 350 classés REP+, répartis dans les 30 académies. La nouvelle carte, qui doit être dévoilée mi-décembre, en supprimerait une centaine.
Une réactualisation "indispensable" pour le ministère
Interrogée ce jeudi par nos confrères de l'Agence France Presse, la ministre de l'Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a estimé que la politique de l'éducation prioritaire existait certes depuis trente ans, mais ses résultats étaient "mitigés", ajoutant : "Depuis 30 ans, il y a des établissements nouveaux qui sont apparus, avec de vraies difficultés et qui ne sont pas dans la carte de l'éducation prioritaire. A contrario il y a des établissements qui vont mieux. Cette réactualisation était indispensable."
Les manifestations se multiplient, un peu partout en France, ces derniers jours, contre cette nouvelle carte. A Paris, ce jeudi, 300 manifestants se sont rassemblés devant le ministère.